Ras le bol de la rhétorique présidentielle ! Ras le bol de ses anaphores, de ses périodes ternaires.
La rhétorique est l'art du discours. Mais lorsqu'elle se contente d'accumuler des figures de style dont l'excès même nuit à l'effet qu'elle cherche à produire, elle devient creuse.
Pour qu'un discours soit convaincant il faut plus que des figures de rhétorique. Il faut une force intime. Appelez-là conscience, esprit, âme peut-être.... ? En tout cas, dans les discours présidentiels je ne l'ai pas trouvée.
31 mai 2015
28 mai 2015
République
Res publica, la chose publique, qui appartient à tous.
République : nom commun dont les adjectifs dérivés, républicain, républicaine sonnent joliment à mon oreille.
Mais je détesterais en être privée. Et il me serait odieux de ne plus pouvoir me targuer d'être "républicaine" sous prétexte qu'un parti qui ne me représente en rien, en réclame l'usage exclusif.
26 mai 2015
La loi du marché
Oui bien sûr, il y a Vincent Lindon. Dès les premières minutes du film, on croit à son personnage, cet homme sans boulot, en fin de droit, un peu cassé, mais avec quelque chose encore en lui qui résiste, qui l'empêche de renoncer tout à fait. Un beau personnage et la Palme qui vient couronner le travail de l'acteur est amplement méritée.
Mais s'il m'est facile de faire l'éloge de Vincent Lindon, il m'est un peu plus difficile de faire l'éloge du film dont le parti pris de séquences longues en plans serrés devient assez vite étouffant. Et j'en suis sortie avec la fâcheuse impression d'avoir été prise au collet par un réalisateur qui tient absolument à nous faire partager son indignation et qui du coup en fait un peu trop. Au chômage oui, avec peu de chance de retrouver du travail, mais, en plus, un fils infirme-moteur ... et pour finir vigile dans un supermarché, et se retrouver au service des méchants patrons qui ne cherchent qu'à piéger leur personnel pour pouvoir débaucher sans plan social... trop trop l'impression de se voir infliger un documentaire doublé d'une leçon de morale. Et pas certain, en fin de compte que Brizé atteigne son but, un sursaut des consciences.
Mais s'il m'est facile de faire l'éloge de Vincent Lindon, il m'est un peu plus difficile de faire l'éloge du film dont le parti pris de séquences longues en plans serrés devient assez vite étouffant. Et j'en suis sortie avec la fâcheuse impression d'avoir été prise au collet par un réalisateur qui tient absolument à nous faire partager son indignation et qui du coup en fait un peu trop. Au chômage oui, avec peu de chance de retrouver du travail, mais, en plus, un fils infirme-moteur ... et pour finir vigile dans un supermarché, et se retrouver au service des méchants patrons qui ne cherchent qu'à piéger leur personnel pour pouvoir débaucher sans plan social... trop trop l'impression de se voir infliger un documentaire doublé d'une leçon de morale. Et pas certain, en fin de compte que Brizé atteigne son but, un sursaut des consciences.
22 mai 2015
Iris
Il fait un froid de chien, c'est vrai, mais quand même, c'est le printemps ! Et les iris sont en fleur.
17 mai 2015
Titli
Et bien non, tous les films indiens ne sont pas étiquetés "Bollywood". Et celui-ci n'a vraiment rien de clinquant ! A croire que Kanu Behl, son réalisateur a voulu rivaliser avec le film d'Ettore Scola, Affreux, sales et méchants !
Le regard qu'il porte sur son pays est en tout cas sans indulgence parce que ce qu'il met en scène, c'est la réalité la plus sordide de l'Inde : la misère, la corruption, la violence, les arnaques à la petite semaine, les mariages arrangés, et plus généralement la laideur et la méchanceté. Que le film soit réaliste, je n'en doute pas un instant, mais tant de laideur - visuelle autant que morale - finit par peser. On aurait aimé trouver une lueur d'espoir, on aurait aimé croire que la roue de la fortune pouvait tourner différemment pour Titli ou Neelu, mais le film ne leur accorde tout au plus que l'illusion d'un répit. Dur !
Le regard qu'il porte sur son pays est en tout cas sans indulgence parce que ce qu'il met en scène, c'est la réalité la plus sordide de l'Inde : la misère, la corruption, la violence, les arnaques à la petite semaine, les mariages arrangés, et plus généralement la laideur et la méchanceté. Que le film soit réaliste, je n'en doute pas un instant, mais tant de laideur - visuelle autant que morale - finit par peser. On aurait aimé trouver une lueur d'espoir, on aurait aimé croire que la roue de la fortune pouvait tourner différemment pour Titli ou Neelu, mais le film ne leur accorde tout au plus que l'illusion d'un répit. Dur !
La Tête haute
Pas franchement "glamour" le film d'ouverture du festival de Cannes. D'ailleurs, présenter à un parterre de smokings et de robes du soir, les déboires d'un jeune gamin violent avec la justice - à moins qu'il ne s'agisse les déboires de la justice avec un gamin ingérable - ressemble presque à de la provocation.
Mais soyons clair, Le Tête haute est un film qui laissera pantois n'importe quel spectateur. Parce que l'histoire de ce gamin suivi pendant plus de 10 ans par le même juge est suffisamment réaliste et crédible pour pencher du côté du documentaire plus que de la fiction. On découvre ainsi le fonctionnement de la justice et la panoplie d'outils à la disposition du juge pour canaliser le trop plein d'énergie et les dérives de Malony, enfant sans père mais avec mère irresponsable; on apprend à se repérer dans le dédale des sigles et acronymes : EPM, CEF... On admire le comportement et le savoir-faire du personnel de ces centres, et en particulier de l'éducateur chargé de le suivre, et on finit par se demande s'ils ne sont pas tous un peu trop gentils, un peu trop patients, bref si la réalité que le film entend nous montrer n'est pas un peu édulcorée. Et on a un peu de mal à se persuader que le simple fait de devenir père permettra désormais à Malony de garder la tête haute.
Le film d'Emmanuelle Bercot est un film dont on perçoit parfaitement les intentions : placer les spectateurs face aux réalités de la justice pour enfants. Et le film fonctionne bien parce que Rod Paradot, qui tient le rôle de Malony est impressionnant de justesse, sans doute parce que remarquablement bien dirigé. Catherine Deneuve en juge pour enfant est nettement moins crédible, mais elle a derrière elle une trop longue carrière pour que l'on voit dans son personnage autre chose que Deneuve en train de jouer.
Et puis, dès le début du film, je n'ai pu m'empêcher de penser que la justice s'occupe de l'enfant pour l'empêcher de nuire à la société, mais c'est à la mère qu'elle devrait s'en prendre car c'est bien elle la plus nuisible.
Mais soyons clair, Le Tête haute est un film qui laissera pantois n'importe quel spectateur. Parce que l'histoire de ce gamin suivi pendant plus de 10 ans par le même juge est suffisamment réaliste et crédible pour pencher du côté du documentaire plus que de la fiction. On découvre ainsi le fonctionnement de la justice et la panoplie d'outils à la disposition du juge pour canaliser le trop plein d'énergie et les dérives de Malony, enfant sans père mais avec mère irresponsable; on apprend à se repérer dans le dédale des sigles et acronymes : EPM, CEF... On admire le comportement et le savoir-faire du personnel de ces centres, et en particulier de l'éducateur chargé de le suivre, et on finit par se demande s'ils ne sont pas tous un peu trop gentils, un peu trop patients, bref si la réalité que le film entend nous montrer n'est pas un peu édulcorée. Et on a un peu de mal à se persuader que le simple fait de devenir père permettra désormais à Malony de garder la tête haute.
Le film d'Emmanuelle Bercot est un film dont on perçoit parfaitement les intentions : placer les spectateurs face aux réalités de la justice pour enfants. Et le film fonctionne bien parce que Rod Paradot, qui tient le rôle de Malony est impressionnant de justesse, sans doute parce que remarquablement bien dirigé. Catherine Deneuve en juge pour enfant est nettement moins crédible, mais elle a derrière elle une trop longue carrière pour que l'on voit dans son personnage autre chose que Deneuve en train de jouer.
Et puis, dès le début du film, je n'ai pu m'empêcher de penser que la justice s'occupe de l'enfant pour l'empêcher de nuire à la société, mais c'est à la mère qu'elle devrait s'en prendre car c'est bien elle la plus nuisible.
15 mai 2015
14 mai 2015
La Maison au toit rouge
C'est
l'histoire d'une maison, étrangement moderne pour l'époque (les années
30). C'est surtout l'histoire du couple et de l'enfant qui habitent la
petite maison. Une histoire vue à travers le regard de Taki, la jeune bonne
venue directement de sa campagne.
Entre Taki et Tokiko, sa maîtresse, des liens se nouent d'autant que l'enfant de Takiko est touché par la maladie. Cette gentille chronique prend toutefois une autre tournure quand apparaît dans le cercle familial le beau et romantique Ikatura.
Yoji Yamada, le réalisateur, a l'art d'esquisser, de suggérer et de faire parler ses images. En s'autorisant des allers-retours entre deux époques, celle de Taki jeune et celle de Taki à la fin de sa vie, il inscrit son récit dans la grande Histoire, revue et visitée. Car entre le Japon belliqueux des années 30 et le Japon pacifié d'aujourd'hui, deux générations ont considérablement fait évoluer les mentalités et les moeurs.
La Maison au toit rouge pourrait n'être qu'une banale histoire d'amour en kimono; mais on y trouve aussi une réflexion toute en délicatesse sur la condition de la femme japonaise, et sur la société japonaise en général. Il y a de surcroit - plaisir de l'oeil - les kimonos de Tokiko qui ne porte jamais deux fois le même !
Entre Taki et Tokiko, sa maîtresse, des liens se nouent d'autant que l'enfant de Takiko est touché par la maladie. Cette gentille chronique prend toutefois une autre tournure quand apparaît dans le cercle familial le beau et romantique Ikatura.
Yoji Yamada, le réalisateur, a l'art d'esquisser, de suggérer et de faire parler ses images. En s'autorisant des allers-retours entre deux époques, celle de Taki jeune et celle de Taki à la fin de sa vie, il inscrit son récit dans la grande Histoire, revue et visitée. Car entre le Japon belliqueux des années 30 et le Japon pacifié d'aujourd'hui, deux générations ont considérablement fait évoluer les mentalités et les moeurs.
La Maison au toit rouge pourrait n'être qu'une banale histoire d'amour en kimono; mais on y trouve aussi une réflexion toute en délicatesse sur la condition de la femme japonaise, et sur la société japonaise en général. Il y a de surcroit - plaisir de l'oeil - les kimonos de Tokiko qui ne porte jamais deux fois le même !
13 mai 2015
Le Goût du Japon
Une grande semaine d'activités japonaises :
Koto, Origami, Kimono, Furoshiki, Shodô, Ikebana, Chanoyu, Sakuramochi ...
Sans oublier l'exposition, le cinéma et la dégustation des bentos.
Une magnifique semaine !
12 mai 2015
Obi et Kimono
Le "Obi" est choisi en harmonie avec le tissus du kimono.
La façon de le nouer dépend des circonstances dans lesquelles sera porté le kimono.
Savoir nouer un "obi" est véritablement un art.
10 mai 2015
08 mai 2015
07 mai 2015
Le Voyage en Chine
Il y a des films qui sont plus pesants que d'autres. Malgré - à cause de ?- toutes leurs bonnes intentions.
Vouloir montrer que le dépaysement permet de sortir de sa coquille et de s'ouvrir à autrui, est certainement louable. Mais fallait-il pour cela choisir une situation de deuil qui contraint une mère à faire un voyage en Chine pour récupérer le corps de son fils, mort dans un accident de voiture ?
Le voyage comme outil de résilience. Sans doute. Reste que le film est lourd, insistant et que le jeu de Yolande Moreau engoncée dans son manteau et ses écharpes ne l'allège en rien. Elle est le plus souvent monolithique, hébétée autant par la douleur sans doute que par l'étrangeté du monde dans lequel elle pénètre. De là à parler de voyage initiatique ... Bien sûr elle s'adapte à toutes les situations, bien sûr elle ne porte pas de jugement, bien sûr elle va peu à peu vers les autres ou plutôt elle accepte que les autres viennent à elle. Mais Zoltan Meyer est si soucieux de faire la leçon au spectateur qu'il en finit par oublier la très soutenable légèreté de l'être. Je ne vais pas au cinéma pour me voir infliger un pensum, que de surcroit je ne pourrai critiquer qu'avec mauvaise conscience puisque le propos est ... louable !
...
Vouloir montrer que le dépaysement permet de sortir de sa coquille et de s'ouvrir à autrui, est certainement louable. Mais fallait-il pour cela choisir une situation de deuil qui contraint une mère à faire un voyage en Chine pour récupérer le corps de son fils, mort dans un accident de voiture ?
Le voyage comme outil de résilience. Sans doute. Reste que le film est lourd, insistant et que le jeu de Yolande Moreau engoncée dans son manteau et ses écharpes ne l'allège en rien. Elle est le plus souvent monolithique, hébétée autant par la douleur sans doute que par l'étrangeté du monde dans lequel elle pénètre. De là à parler de voyage initiatique ... Bien sûr elle s'adapte à toutes les situations, bien sûr elle ne porte pas de jugement, bien sûr elle va peu à peu vers les autres ou plutôt elle accepte que les autres viennent à elle. Mais Zoltan Meyer est si soucieux de faire la leçon au spectateur qu'il en finit par oublier la très soutenable légèreté de l'être. Je ne vais pas au cinéma pour me voir infliger un pensum, que de surcroit je ne pourrai critiquer qu'avec mauvaise conscience puisque le propos est ... louable !
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06 mai 2015
Dan Perjovschi au Magasin
Il y avait pas mal de monde ce soir là au Magasin où chacun était invité à déambuler librement entre "la rue" et les panneaux de verre installés par l'artiste roumain ...
et les salles d'exposition où la créativité de l'artiste avait tout loisir de s'exprimer sur les murs blancs ou noirs.
Graffitis par-ici, graffitis par-là... oui mais dans le parcours de Dan Perjovschi, le renoncement à la peinture académique à laquelle il a été formé sous régime communisme est un geste d'affranchissement : "Aujourd'hui mon style est proche de l'art brut et du graffiti, c'est à dire quelque chose de non-éduqué. J'ai été ultra-éduqué en art, et ceci est une réponse."
Le résultat est une oeuvre accessible à tous, que chacun s'approprie en fonction de sa déambulation; le regard s'arrête sur un mot, une image; le hasard relie telle phrase à telle autre. L'impression finale n'est jamais la même pour personne. Chacun, retient du travail de Dan Perjovschi ce qu'il a envie de retenir. L'oeuvre au fond n'existe que dans l'interaction avec le spectateur.
05 mai 2015
Le Labyrinthe du silence
Le film est bien fait incontestablement, le casting absolument parfait, le sujet - la découverte par un jeune procureur et à travers lui la société allemande en général, des abominations commises par les nazis à Auschwitz et ailleurs - particulièrement intéressant. Et j'aurais aimé ne dire que du bien de ce film. Mais, car il y a un mais hélas, il s'agit d'un film historique et donc d'une reconstitution minutieuse des décors, des véhicules, des costumes, des coiffures etc... qui finit par prendre la place des émotions. Et puis il y a surtout la musique, lourde, pesante, qui à grand coup de violons, dramatise la moindre avancée de l'intrigue, comme s'il s'agissait de créer une tension chez le spectateur, plus qu'une réflexion.
Alors, oui, Le Labyrinthe du silence, premier long métrage de Bruno Riciarelli, est un bon film et il n'est pas question d'en dire du mal, mais il m'est difficile cependant de n'en dire que du bien.
04 mai 2015
Joël Negri
Le musée Hébert est délicieusement désuet. Mais cela ne l'empêche pas de présenter régulièrement des d'artistes, eux, très contemporains.
Comme ce Joël Negri, un artiste intriguant, qui se joue des matériaux les plus divers comme quelques surréalistes avant lui.
L'exposition est en cours jusqu'à la fin du mois.
03 mai 2015
Lost River
De très belles photos de Detroit, capitale déchue de l'industrie automobile américaine, qui depuis un certain temps fascine les photographes : sens du cadrage, de la lumière, de la couleur... oui, mais c'est à peu près tout ce que je retiendrai de ce film dont l'intrigue ne semble être qu'un vague prétexte pour photographier cette ville en pleine décadence. Il y avait sans doute mieux à faire sur Detroit, dont les habitants résistent pourtant avec une belle énergie à une mort programmée.
Un film ce sont des images mais aussi une histoire, un scénario, des personnages, pas seulement des clichés. Loin d'être un coup de maître, ce premier essai de Ryan Gossling n'est donc qu'un coup dans l'eau.
Un film ce sont des images mais aussi une histoire, un scénario, des personnages, pas seulement des clichés. Loin d'être un coup de maître, ce premier essai de Ryan Gossling n'est donc qu'un coup dans l'eau.
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