26 mai 2015

La loi du marché

Oui bien sûr, il y a Vincent Lindon. Dès les premières minutes du film, on croit à son personnage, cet homme sans boulot, en fin de droit, un peu cassé, mais avec quelque chose encore en lui qui résiste, qui l'empêche de renoncer tout à fait. Un beau personnage et la Palme qui vient couronner le travail de l'acteur est amplement méritée.



Mais s'il m'est facile de faire l'éloge de Vincent Lindon, il m'est un peu plus difficile de faire l'éloge du film dont le parti pris de séquences longues en plans serrés devient assez vite étouffant.  Et j'en suis sortie avec la fâcheuse impression d'avoir été prise au collet par un réalisateur qui tient absolument à nous faire partager son indignation et qui du coup en fait un peu trop. Au chômage oui, avec peu de chance de retrouver du travail, mais, en plus,  un fils infirme-moteur ... et pour finir vigile dans un supermarché, et se retrouver au service des méchants patrons qui ne cherchent qu'à piéger leur personnel pour pouvoir débaucher sans plan social...  trop trop l'impression  de se voir infliger un documentaire doublé d'une leçon de morale. Et pas certain, en fin de compte que Brizé atteigne son but, un sursaut des consciences.

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