30 mai 2017
A Voix haute
Ah la rhétorique ! L'art de bien dire ou l'art de persuader. C'est une tradition que le concours Eloquentia Saint Denis maintient bien vivante et dont le film de Stéphane De Freitas et Lady Ly restitue agréablement la préparation et le déroulement.
Je traînais un peu les pieds pour aller voir ce film, je craignais un pensum bien pensant, mais j'avoue avoir été séduite par l'engagement, l'énergie et même l'enthousiasme des participants qu'il s'agisse des étudiants ou des enseignants chargés de leur entraînement.
22 mai 2017
Les Fantômes d'Ismaël
On en parle, on en parle; mais cela n'en fait pas pour autant un excellent film. J'avoue que j'ai un peu de mal à me passionner pour les films de Desplechin. Pourtant aligner sur l'affiche, Amalric, Cotillard et Gainsbourg, permettait d'espérer beaucoup d'autant que la bande annonce était intrigante.
Hélas, hélas, on se retrouve une fois de plus devant un exposé des affres existentielles, passionnelles et créatrices d'un cinéaste en panne d'inspiration qui gère au plus mal son présent parce qu'il est assailli par les souvenirs de son passé et s'inquiète de ses capacités à scénariser son prochain film.
La presse comme à son habitude s'est entichée du film; mais les spectateurs lambda dont je suis sont loin de partager cet enthousiasme.
Hélas, hélas, on se retrouve une fois de plus devant un exposé des affres existentielles, passionnelles et créatrices d'un cinéaste en panne d'inspiration qui gère au plus mal son présent parce qu'il est assailli par les souvenirs de son passé et s'inquiète de ses capacités à scénariser son prochain film.
La presse comme à son habitude s'est entichée du film; mais les spectateurs lambda dont je suis sont loin de partager cet enthousiasme.
20 mai 2017
18 mai 2017
De toutes mes forces
Il est juste un peu trop mignon, juste un peu trop sage, du moins en apparence. Mais c'est sans doute la raison pour laquelle on a peine à croire au personnage supposé affronter les mauvais garçons du foyer où il a été placé, non pas pour avoir fait des "bêtises" mais parce qu'il vient de perdre ses parents.
Différence d'éducation, différence de classe sociale, la démonstration devient vite assez lourde et le film de Chad Chenouga assez ennuyeux, tout juste sauvé par Yolande Moreau qui en formidable actrice incarne une directrice de foyer capable d'autorité autant que d'empathie, avec le surplus de détachement que lui apporte la proximité de la retraite.
Différence d'éducation, différence de classe sociale, la démonstration devient vite assez lourde et le film de Chad Chenouga assez ennuyeux, tout juste sauvé par Yolande Moreau qui en formidable actrice incarne une directrice de foyer capable d'autorité autant que d'empathie, avec le surplus de détachement que lui apporte la proximité de la retraite.
17 mai 2017
16 mai 2017
Django
Un film sur Django Reinhardt ? Sur son talent, exceptionnel ? Sur ses caprices, sa personnalité, sa réussite ? Oui il y tout cela dans le film d'Etienne Comar qui évite le piège du biopic en se concentrant sur une période bien précise de la vie de Django, celle où il tente de passer en Suisse pour échapper aux persécutions que subissent alors les tsiganes.
Car le vrai sujet du film, c'est bien là qu'il faut aller le chercher. Dans cette mise en valeur d'une culture difficile à comprendre pour ceux qui n'en font pas partie, une culture faite de traditions à perpétuer, de solidarité et de générosité, mais avant tout de liberté. Une culture qui s'accommode mal des règles et des contraintes en particulier lorsqu'elles sont imposées par un régime aussi autoritaire que détestable que le régime nazi.
Car le vrai sujet du film, c'est bien là qu'il faut aller le chercher. Dans cette mise en valeur d'une culture difficile à comprendre pour ceux qui n'en font pas partie, une culture faite de traditions à perpétuer, de solidarité et de générosité, mais avant tout de liberté. Une culture qui s'accommode mal des règles et des contraintes en particulier lorsqu'elles sont imposées par un régime aussi autoritaire que détestable que le régime nazi.
14 mai 2017
L'étang était bruyant ce matin ...
Pas étonnant, grenouilles et crapauds s'y sont donné rendez-vous pour un concert matinal ...
Et plus si affinités ?
rejoindre ses copines, qui ne bougent ni pied ni patte !
Lippe boudeuse, oeil globuleux... les critères de séduction des grenouilles ne sont pas les mêmes que les nôtres !
Pourquoi le seraient-ils d'ailleurs ?
10 mai 2017
Glory
Une fable politique. Une farce kafkaïenne ! Où il est question d'un homme honnête, Tsanko et d'une chargée des relations publiques pour le ministère des transports : Julia, puisque tel est son nom, est d'une efficacité redoutable, mais elle a perdu, si elle l'a jamais eu tout sens de l'humain.
Des films qui se proposent de dénoncer l'emprise de la communication sur la politique, il y en a déjà eu quelques uns, ne serait-ce que L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller en 2011, mais celui-ci prend délibérément le chemin de l'absurde pour mieux servir son propos.
La démonstration est simple, efficace. Et même si la Bulgarie où se déroule l'histoire nous paraît bien lointaine, les agissements des équipes de communication ressemblent terriblement aux nôtres. Accordons leur, tout au plus, l'exagération à peine appuyée de la caricature.
Le film de Kristina Grozeva et Petar Valchanov ne vise ni les Oscars, ni même les Césars, mais constitue un agréable divertissement --- à condition de ne pas se demander si c'est bien ainsi que l'engeance politique nous traite.
Des films qui se proposent de dénoncer l'emprise de la communication sur la politique, il y en a déjà eu quelques uns, ne serait-ce que L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller en 2011, mais celui-ci prend délibérément le chemin de l'absurde pour mieux servir son propos.
La démonstration est simple, efficace. Et même si la Bulgarie où se déroule l'histoire nous paraît bien lointaine, les agissements des équipes de communication ressemblent terriblement aux nôtres. Accordons leur, tout au plus, l'exagération à peine appuyée de la caricature.
Le film de Kristina Grozeva et Petar Valchanov ne vise ni les Oscars, ni même les Césars, mais constitue un agréable divertissement --- à condition de ne pas se demander si c'est bien ainsi que l'engeance politique nous traite.
08 mai 2017
07 mai 2017
Le Procès du siècle
Le titre est un peu grandiloquent, et risque de n'attirer que les fans de films de procès. Ce qui serait dommage car le film de Mick Jackson mérite non seulement qu'on le voit mais qu'on en discute.
Le film met en scène une bataille judiciaire entre une historienne (américaine, passionnée et séduisante) et un négationniste qui accuse l'historienne de diffamation. Mais comme le procès se déroule en Angleterre, selon la loi anglaise, c'est à l'historienne et son armée d'avocats de se défendre en prouvant que l'extermination des juifs a bien été mise en oeuvre par Hitler, quoi qu'en dise son adversaire.
Le fonctionnement du système juridique anglais est bien entendu au coeur du film et parfaitement documenté puisqu'il y a bien eu en 2000 un procès entre Deborah Lipstadt et David Irving. Les faits relatés sont donc indiscutables et les dialogues correspondent bien aux minutes du procès. Mais l'attention portée au déroulement du procès, aux détails - perruques comprises - sur le rôle de chacun, oblitère en partie la raison même du procès et la deuxième ligne narrative du film : le combat contre le négationnisme.
Les faits contre les supputations et les mensonges. La raison plutôt que l'émotion. C'est ce qu'entend montrer le film en mettant en scène un avocat pointilleux qui exige de se rendre à Auschwitz pour vérifier par lui-même d'infimes détails qui feront la différence au moment du procès. Et le même avocat refuse de laisser témoigner les survivants pour rester sur le seul terrain de la rationalité.
En ces temps de débats politiques l'idée que les faits avérés l'emportent sur les "faits alternatifs" est plutôt réjouissante; mais qu'il faille pour cela aller devant un tribunal est plutôt consternant. En revanche j'ai été troublé par la "beauté" des photos d'Auschwitz dans le brouillard du petit matin. Comme si le mal absolu ne pouvait en aucun cas s'accommoder de la beauté.
Le film met en scène une bataille judiciaire entre une historienne (américaine, passionnée et séduisante) et un négationniste qui accuse l'historienne de diffamation. Mais comme le procès se déroule en Angleterre, selon la loi anglaise, c'est à l'historienne et son armée d'avocats de se défendre en prouvant que l'extermination des juifs a bien été mise en oeuvre par Hitler, quoi qu'en dise son adversaire.
Le fonctionnement du système juridique anglais est bien entendu au coeur du film et parfaitement documenté puisqu'il y a bien eu en 2000 un procès entre Deborah Lipstadt et David Irving. Les faits relatés sont donc indiscutables et les dialogues correspondent bien aux minutes du procès. Mais l'attention portée au déroulement du procès, aux détails - perruques comprises - sur le rôle de chacun, oblitère en partie la raison même du procès et la deuxième ligne narrative du film : le combat contre le négationnisme.
Les faits contre les supputations et les mensonges. La raison plutôt que l'émotion. C'est ce qu'entend montrer le film en mettant en scène un avocat pointilleux qui exige de se rendre à Auschwitz pour vérifier par lui-même d'infimes détails qui feront la différence au moment du procès. Et le même avocat refuse de laisser témoigner les survivants pour rester sur le seul terrain de la rationalité.
En ces temps de débats politiques l'idée que les faits avérés l'emportent sur les "faits alternatifs" est plutôt réjouissante; mais qu'il faille pour cela aller devant un tribunal est plutôt consternant. En revanche j'ai été troublé par la "beauté" des photos d'Auschwitz dans le brouillard du petit matin. Comme si le mal absolu ne pouvait en aucun cas s'accommoder de la beauté.
06 mai 2017
05 mai 2017
I am not your negro
Le film a été diffusé en avant-première sur Arte, mais sortira d'ici peu en salle et j'ai bien l'intention d'aller le revoir. Parce que depuis le temps que l'on parle des droits civiques, on serait tenté d'oublier les luttes qui ont eu lieu et celles qui sont encore à mener. Parce qu'il est toujours difficile aussi de prendre la mesure de la haine, de comprendre ce qui la fonde et d'imaginer ses conséquences.
James Baldwin, auteur de romans et d'essais comme Chronique d'un pays natal et La Prochaine fois, le feu a quitté les Etats-Unis dès 1948 pour fuir la ségrégation. Il n'est retourné dans son pays qu'en 1957 et s'est rapproché à ce moment des militants qui mènaient la lutte en faveur des droits civiques.
Le documentaire de Raoul Peck retrace l'histoire de cette période en s'appuyant sur les écrits de Baldwin, qui avait l'intention de faire un film sur l'assassinat de trois des militants les plus connus : Medgar Evers en 1963, Malcolm X en 1965 et Martin Luther King en 1968. Le point de vue du film est donc celui de Baldwin, et ses discours, sont assortis d'images d'archives aussi nombreuses que significatives.
Je ne suis pas votre nègre est un film dense, peut-être trop dense pour n'être pas un peu confus par moments. Il n'entend pas seulement réveiller les mémoires mais troubler les consciences, car si la situation des Noirs s'est améliorée depuis les années 60 évoqués par le film, la relation entre les Blancs et les Noirs est loin d'être pacifiée comme l'ont montré certains événements récents. Et c'est la raison pour laquelle j'aimerais le revoir, en VO et sur grand écran.
04 mai 2017
Trois maisons et une lamproie
Deux (vraies) maisons de village ...
et une auberge accueillante ...
Plus une lamproie dans sa sauce au vin
Le tout dans un petit mais très authentique village au milieu du parc naturel des Landes et de Gascogne : Sabres
Marquèze, l'éco-musée des Landes
La petite gare champêtre d'où part le train qui emmène les visiteurs à travers la lande et les bois
jusqu'au parc de Marqueze, village basque reconstitué pour leur permettre d'imaginer l'environnement et l'habitat d'autrefois.
ainsi que le mode de vie des paysans basques
et plus généralement l'économie de la région : agriculture, élevage ...
récolte du miel
et de la résine de pin
Discuter avec la "ménagère" qui cultive son jardin d'herbes médicinales ou avec le "meunier" qui explique le fonctionnement de son moulin à roue horizontale est un plus très apprécié qui fait de cet éco-musée un musée vivant.
03 mai 2017
Aurore
Le film s'est fait laminer au dernier Masque et la Plume. Par une femme qui plus est ! De mauvaise foi ! car s'il ne prétend pas être un chef d'oeuvre cinématographique, le film de Blandine Lenoir a le mérite de mettre en scène un personnage quasi inconnu du cinéma français : la femme de 50 ans !
Larguée au bout de 20 ans de mariage pour une plus jeune qu'elle (oui la situation est banale au point de devenir un cliché, mais la vie est faite de clichés de ce genre !), sans références professionnelles - alors qu'elle a tenu la comptabilité de l'entreprise maritale ... sans feuille de salaire, évidemment ! - sa fille ainée est enceinte, mais le glissement du statut de divorcée à celui de grand-mère est un peu rapide à son gré d'autant que sa cadette décide de quitter la maison pour rejoindre son petit ami. Troisième, quatrième cliché ? Oui, bien sûr, parce que ces situations là, toutes les femmes, mères et épouses les connaissent ou auront à les connaître un jour, sans oublier les dérèglements hormonaux de la ménopause.
Autour d'un seul personnages sont donc réunies toutes les situations auxquelles doit faire face une femme aux approches de la cinquantaine ; cela fait sans doute beaucoup surtout si l'on ajoute la question de la libido et les retrouvailles avec un premier amour. Mais il faut compter sur Blandine Lenoir, la réalisatrice et sur Agnès Jaoui, l'interprète principale pour aborder le sujet franchement, mais pas brutalement, avec juste ce qu'il faut d'humour pour ne pas désespérer de la condition féminine.
Ce film ne serait, aux dire de certains, qu'une succession de clichés ? Peut-être mais la vie est faite de ce genre de clichés et tout dépend de la façon dont ils sont traités. Bizarrement le film m'a rappelé un vieux film d'Agnès Varda : L'une chante, l'autre pas qui s'efforçait lui aussi d'aborder de façon frontale la condition féminine. Ses personnages avaient alors une vintgaine d'années. Ces femmes d'aujourd'hui en ont 30 de plus. Mais le combat continue !
Larguée au bout de 20 ans de mariage pour une plus jeune qu'elle (oui la situation est banale au point de devenir un cliché, mais la vie est faite de clichés de ce genre !), sans références professionnelles - alors qu'elle a tenu la comptabilité de l'entreprise maritale ... sans feuille de salaire, évidemment ! - sa fille ainée est enceinte, mais le glissement du statut de divorcée à celui de grand-mère est un peu rapide à son gré d'autant que sa cadette décide de quitter la maison pour rejoindre son petit ami. Troisième, quatrième cliché ? Oui, bien sûr, parce que ces situations là, toutes les femmes, mères et épouses les connaissent ou auront à les connaître un jour, sans oublier les dérèglements hormonaux de la ménopause.
Autour d'un seul personnages sont donc réunies toutes les situations auxquelles doit faire face une femme aux approches de la cinquantaine ; cela fait sans doute beaucoup surtout si l'on ajoute la question de la libido et les retrouvailles avec un premier amour. Mais il faut compter sur Blandine Lenoir, la réalisatrice et sur Agnès Jaoui, l'interprète principale pour aborder le sujet franchement, mais pas brutalement, avec juste ce qu'il faut d'humour pour ne pas désespérer de la condition féminine.
Ce film ne serait, aux dire de certains, qu'une succession de clichés ? Peut-être mais la vie est faite de ce genre de clichés et tout dépend de la façon dont ils sont traités. Bizarrement le film m'a rappelé un vieux film d'Agnès Varda : L'une chante, l'autre pas qui s'efforçait lui aussi d'aborder de façon frontale la condition féminine. Ses personnages avaient alors une vintgaine d'années. Ces femmes d'aujourd'hui en ont 30 de plus. Mais le combat continue !
02 mai 2017
Petite balade dans le parc du Bachais
Ou que l'on porte les yeux, vers le bas ou vers le haut...
Il y a quelque chose d'intéressant à regarder : formes, couleurs, textures ...
Sans oublier l'enchantement des parfums.
Le Printemps dans toute sa splendeur
Dans un parc somme toute ordinaire que ses jardiniers ont à coeur d'entretenir avec soin.
01 mai 2017
La cité du vin
Son architecture ne m'emballe pas, c'est le moins qu'on puisse dire.
Sauf à sauver au téléobjectif quelques détails de la toiture pour composer une toile abstraite.
Mais une Cité du vin qui offre un agréable coin lecture ...
... qui affiche sur ses murs une citation de Balzac :
... et propose une intéressante exposition sur le thème de la boisson ...
Et ce dernier tableau que seul le cartel permet d'identifier comme un Rothko, un tableau qui date de ses débuts (1929 - 1931) bien avant le passage à l'abstraction. Un tableau qui rappelle un peu ... Hopper, non ?
Sauf à sauver au téléobjectif quelques détails de la toiture pour composer une toile abstraite.
Mais une Cité du vin qui offre un agréable coin lecture ...
... qui affiche sur ses murs une citation de Balzac :
"Le comptoir d'un café est le parlement du peuple."'
... et propose une intéressante exposition sur le thème de la boisson ...
... est définitivement un lieu qui, en dehors de toute considération oenologique ou architecturale, peut se fréquenter avec plaisir.
Otto Dix, Portrait de la journaliste Sylvia von Harden
(elle boit, elle fume, elle porte les cheveux courts... l'achétype de l'intellectuelle émancipée des années 20, et une peinture qui n'avait aucune chance de plaire à A. H.
Eduardo Arroyo, Hope and Despair of Angel Ganivet
(notez surtout le jeu des chaussures : 2 pieds droits ? )
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