26 mai 2019

James Kelman, La Route de Lafayette


Le roman que je viens de finir est ... surprenant.  Originaire de Glasgow, James Kelman raconte une histoire qui se passe aux Etats-Unis et plus précisément en Alabama.

C'est un voyage entrepris par un père et son fils pour essayer de surmonter un deuil récent. Bien que le récit soit fait à la troisième personne, c'est bien le flux de conscience de Murdo, l'adolescent fou de musique que l'on suit dans ses méandres et ses dédales.

J'ai d'abord été surprise par la tonalité des réflexions qui me paraissaient plus celles d'un enfant d'une dizaine d'année que celles d'un adolescent de presque 17 ans, mais au fil du texte cette voix paraît de plus en plus juste. Elle traduit finalement assez bien le malaise du jeune garçon qui cherche sa place à côté d'un père maladroit et lui même noyé dans son chagrin. Deux solitudes qui se côtoient. Deux âmes endolories qui ne parviennent pas à communiquer.
Murdo, comme tous les adolescents, aspire à être plus libre, mais se heurte aussi bien à son manque d'audace qu'aux interdits formulés par son père, il est en manque d'affection mais embarrassé par ses propres sentiments.

Il m'a fallu un certain temps pour m'accoutumer  à l'écriture de James Kelman, mais je reconnais qu'il parvient assez bien à restituer les élans et les tergiversations, les angoisses et les désirs qui constituent les affres de l'adolescence.

Les passages les plus réussis toutefois sont ceux où l'adolescent fou de musique, rencontre d'autres musiciens et partage leur passion : accordéoniste talentueux, il n'a aucun mal à s'intégrer, il vibre, il exulte et oublie tout ce qui dans la vie ordinaire le freine. Un instrument de musique entre les mains, il devient, selon la formule de Rimbaud, un autre. Peut-être le vrai lui-même.


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