Quand, sur trois générations les tragédies se succèdent, il est difficile de ne pas se sentir accablé. Heureusement la littérature permet d'une certaine façon de de passer au-delà : la magie de l'écriture est parfois capable de transformer le pire en or.
C'est le cas de Billy O'Callaghan dont le récit - je n'ose dire roman puisque cette famille qui connaît deuil sur deuil est la sienne - commence avec une aiëule, qui se retrouve enceinte et célibataire, situation inadmissible dans l'Irlande du début du siècle. Misère, famine, solitude, mais la vie chevillée au corps. Le récit se poursuit, et les générations suivantes connaissent coup dur sur coup dur.
Le Silence est une prière est certainement un bon roman, un très bon roman, et Billy O'Callaghan un bon écrivain, mais j'avoue qu'au bout d'un moment, c'est le regard critique et non l'empathie qui m'a permis d'aller jusqu'au bout. En effet, savoir qu'il s'agit de tragédies réellement vécues ne permet pas de se réfugier derrière le voile de la fiction. Seule l'attention portée au savoir faire de l'écrivain permet de rester un peu à distance. Un peu seulement.
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