08 avril 2025

Ojoloco 2025 : Isla negra

Il s'en faut de peu pour que le film de Jorge Riquelme Serrano bascule vers la caricature en opposant, sur le même territoire, deux groupes sociaux radicalement différents : d'un côté, dans une maison somptueuse avec vue sur la mer, un promoteur immobilier et sa maîtresse; de l'autre, un couple et leur vieux père qui après avoir été chassés de leur domicile, ont installé un campement rudimentaire sur la plage en contrebas. 

Les riches et les pauvres, les gens d'en haut et ceux d'en bas, on commence par craindre le pire et on s'inquiète de la vision manichéenne du réalisateur. Qui se révèle beaucoup plus nuancé que cela parce que d'affrontements en affrontements, il laisse entendre que le monde est toujours plus complexe qu'il n'en a l'air. Ce qui permet au spectateur de changer plusieurs fois de point de vue au cours de film et de prendre fait et cause, alternativement pour chaque partie. Qui a tort? Qui a raison ? A chaque spectateur de décider par lui-même. 

Qu'un réalisteur, (ou un auteur), pousse le spectateur à s'interroger sans lui imposer un point de vue, et qu'il le laisse au final libre de ses choix, voilà qui me convient infiniment mieux que le réalisateur qui  tient absolument à faire passer un message. Certains cinéastes comme certains écrivains ont tendance à confondre information et propagande. Ce n'est pas le cas de Jorge Riquelme Serrano.

 





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