Petite pause cinéma, le temps de passer voir la nouvelle exposition proposée par le Musée de Grenoble. Une exposition relativement petite - tant mieux ! - mais une belle découverte : celle d'un peintre brésilien, plus connu dans son pays qu'en France et c'est une chance d'avoir pour la première fois en Europe une exposition qui lui soit entièrement consacrée.
Jose Antonio da Silva est un peintre brésilien. Ce qui n'explique pas
grand chose. en revanche, ce qui le définit, me semble-t-il, c'est avant
tout la couleur ou plutôt les couleurs : fortes, vibrantes, du rouge, du
vert, du bleu, du jaune.
Son trait est figuratif, naïf, mais surtout vigoureux. Des qualités esthétiques indéniables, auxquelles s'ajoute un engagement social qu'il a porté au coeur de son oeuvre. Car ce qu'il peint c'est la vie de tous les jours des paysans du Sertao, les travaux des champs, les villages, les fêtes ...
Les couleurs alors se font plus discrètes, plus sobres, une façon d'accorder plus d'importance aux détails de la vie villageoise : quelques cahutes au bord de la forêt, une luxuriance sylvestre rendue par la prolifération des verts.
Certains tableaux vus de loin, frôlent le surréalisme. Mais de loin seulement, parce que, de près, ce sont les nuées d'insectes qui justifient la présence de cet épouvantail dont on imagine sans peine les rotations. Vaines probablement ! Une scène agricole banale ... magnifiée par le cadrage et les couleurs
Les tableaux exposés au musée de Grenoble laissent entrevoir la liberté du peintre, qui, dans ces choix artistiques, semble ne se soucier que des chemins où le mène sa fantaisie. Le voilà soudain qui s'essaye à la nature morte, genre consacré s'il en est, mais à la façon des pointillistes.
Du bleu et du blanc. Des points, des taches. Le résultat est saisissant et le champ de coton surgit sous nos yeux avec un bel effet de perspective.
Et puis il y a encore dans les tableaux de Jose Antônio da Silva, cette tentative pour rendre le mouvement. Celui du vent qui emporte le parapluie et fait tourbillonner le linge dans lequel une femme enveloppe son enfant.
Ou celui de la pluie quand elle tombe si drue qu'elle brouille la vue et mélange les couleurs.
José Antônio da Silva est un peintre qui nous ferait presque aimer la pluie !
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