26 juillet 2011

Les fenêtres d'Arles

La disposition des lieux, le choix des photographes, des commissaires d'exposition, le hasard, tout est fait, à Arles, pour aiguiser le regard.

Recto et puis verso. Ou bien l'inverse.
Dedans et puis dehors. Ou bien l'inverse.


Vu depuis l'extérieur, un atelier, un cagibi tout noir sur le mur duquel est projeté un diaporama. Visages qui défilent. Tryptique ?
La même fenêtre depuis l'intérieur du cagibi. Vue sur le hall principal. Découpage. Chaque rectangle compose un tableau. Polyptique ?


Qu'ai je vu au juste ? Un lieu ? Une photo ? La photo d'un lieu ?

Regarder par la fenêtre ...

ou être regardée

Les yeux dans les yeux du totem, je m'interroge.

Et si ces yeux apparemment vides me regardaient ?

Même pas peur !

Dans les rues d'Arles, d'autres fenêtres ...
... aussi mystérieuses que la fenêtre aux petits chevaux ! que l'on aperçoit en se penchant par dessus la terrasse du Cloître Saint Trophime .


Mais la fenêtre que je préfère c'est celle de Graziela Iturbide.

Et comme souvent quand la photo est très belle, j'en suis encore à me demander ce qui fait sa beauté.


La simplicité de son cadrage ? La précision du tirage argentique qui donne l'impression de toucher les matériaux qui composent le mur ? La symétrie des deux mains et des "cuatro pescaditos" ? La tension dans le regard de la femme ? Peut-être tout cela, mais plus encore la sobriété, la modestie de la photo et la douceur du regard que Graciela Iturbide pose sur son sujet.

Cette photo se trouve sur le site du Brooklyn museum, mais vous pouvez voir d'autres photos de Graciela Iturbide sur le site du Getty Museum.

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