11 février 2012

El Trans Atacama tren

Emprunter le Trans Atacama est une bonne façon de prendre la mesure de la géographie chilienne.

Le Trans Atacama est un train constitué de deux voitures (restaurées en 2009) tirées par une locomotive diesel, qui permet de parcourir une centaine de kilomètres dans le désert d'Atacama depuis Iquique jusqu'aux ruines de la gare de Pintados. Une distance parcourue à petite vitesse, dans la chaleur de l'été chilien puisque l'idée est de faire revivre aux passagers les conditions de transport du siècle précédent, lorsque le train constituait l'unique possibilité de se déplacer d'un point à l'autre du Chili. Le voyage pouvait alors durer plusieurs jours, et n'allait sans doute pas sans incident divers qui retardaient d'autant l'arrivée à destination.

Il ne s'agit bien sûr que d'une courte réplique de ces voyages ferroviaires, à l'intention des touristes. Mais l'itinéraire est en lui-même instructif : le train part du port d'Iquique, traverse d'abord l'immense et terrifiante zone franche (la Zofri), progresse lentement entre entrepôts et bidonvilles, avant d'attaquer la montée au milieu d'un gigantesque parking de voitures d'occasion dont on se demande comment elles ont pu être garées puisque quelques centimètres seulement les séparent, quand elles n'ont pas les roues carrément dans le vide ! On comprend alors que le moindre centimètre de surface plane doit être littéralement arraché à la montagne.


Dès que le train a pris de la hauteur, chacun se précipite à la fenêtre : à droite le Pacifique; de l'autre côté, les hauteurs désertiques de la pré-cordillère; entre les deux la ville !

La lumière est cruelle, pour les yeux comme pour les appareils photos; le paysage n'est qu'un immense champ de cailloux; des traces de pneus dans le poussière, les ruines d'un "campamento", un cimetière abandonné témoignent du combat mené par des hommes pour extraire du désert de quoi survivre (et de quoi enrichir quelques propriétaires !)




Les photos sont surexposées, on distingue mal les formes et les distances. Pas grave ! Elles disent ainsi la brûlure du soleil sur les pierres et sur les hommes. "From sun to sun !" Du lever au coucher de soleil ! C'est en ces termes que se définissait la journée de travail du mineur chilien ou des ouvriers chargés d'installer les rails du train. A la pelle et à la pioche. Par 30° ou 40 ° Celsius.

Estacion San Antonio. Les voyageurs descendent pour se dégourdir les jambes, prendre quelques photos. A côté de la voie ferrée, passe une camionnette, un camion chargé d'explosifs; plus loin, quelques bulldozers... Les ouvriers d'aujourd'hui sont mieux équipés; le travail est sans doute moins pénible, mieux payé. Mais il s'agit encore et toujours de creuser le désert pour en exploiter ses richesses. Le temps du nitrate est fini, celui du cuivre s'achève; il y a encore le lithium, les terres rares...

Je devrais sans doute, au nom de la Nature, de l'écologie, du politiquement correct m'offusquer de ce qui est en train de se passer dans le désert d'Atacama, mais, pour le moment je songe plutôt aux conditions de vie de ceux qui ont vécu et travaillé dans ce désert. Ce sont les héros anonymes d'une épopée sans gloire. Et je les admire.


Dans le cimetière de Los Pintados, les tombes sont innombrables.

Pendant que nous visitions le cimetière, un déjeuner a été préparé : nappes blanches, porcelaines, verres à pied... service à l'anglaise, puisqu'il s'agit de reconstituer les conditions de vie des "maîtres" d'autrefois.

Le principal intérêt de ce lent voyage en train est de permettre au voyageur d'imaginer ce qu'a pu être cette fameuse "route du salpêtre". Tout au long du parcours une guide rappelle faits et anecdotes qui en ont ponctué l'histoire. Drôles parfois, tragiques souvent !

De retour à Iquique, ne restera plus qu'à trouver le roman de Hernan Rivera Letelier, Los Trenes se van al purgatorio pour en savoir un peu plus sur ces voyages en train dans le désert d'Atacama.

"La locomotora emerge a la luz del amanacer corriendo a todo vapo por la llanuras de la pampa. Recortado contra un horizonte en ciernes, el convoy semeja un negro girón de sombras desprendiéndose de la noche. Y en tanto el diamante de la aurora termina de redondear el día, y el penacho de humo se despide de las estrellas trémulas, los vagones siguen desgrandando su penitente rosario de rieles. Jadeante, sin siquiera recibir el saludo crispado de algún cactus reseco, el tren se va adentrando en los más fiero del desierto, allí donde su paso irá alborotando de vida a esos perdidos pueblos saliteros acurrucado de vida como momias a la orilla de la vía. Tristes escombros abandonados cuyas ánimas - vestidas de sus mejores trajes - auún siguen recibiendo su llegada como si se tratara del acontecimiento más importante del mundo. "


Un train d'autrefois abandonné sur la voie












Et celui d'aujourd'hui, plus pimpant certes, mais le désert est le même

Pour en savoir plus sur ce train du Transatacama, le plus simple est d'aller sur leur site ou de chercher sur Youtube la video qui montre dans quel état étaient les voitures avant d'être restaurées.

"Un viaje inolvidable al corazon del desierto más arido del mundo"

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