13 juillet 2012

Detroit, decay and rehab

Les ruines de Detroit font le bonheur des photographes. Et l'on peut en effet se laisser prendre à cette espèce de fascination pour l'ère post-industrielle et à la beauté de ces édifices abandonnés ... tant qu'ils relèvent du domaine public.


Parce que, dès que l'on s'éloigne du centre même de Detroit, c'est une autre histoire que racontent les ruines.  Une histoire de désolation.
L'herbe pousse sur les trottoirs. Entre deux terrains vagues, un bâtiment qui tient encore debout, mais dont toutes les fenêtres ont été cassées, les fils arrachés.
 Le long de l'avenue Piquette, étaient regroupées plusieurs usines automobiles, comme celle-ci (Fisher Body Plant 21) où, dans les années 50 étaient fabriquées les carrosseries des limousines... Les usines ont fermé, les ouvriers sont partis, les bâtiments sont restés.

Dans les quartiers Nord de Detroit comme dans les quartiers Est, les ruines qui succèdent aux ruines finissent par serrer le coeur.




Car il ne s'agit plus, ici, d'architecture; juste de maisons ordinaires, où des gens ordinaires se sont aimés, se sont disputés, ont fêté en famille un repas de Thanksgiving, un anniversaire, ont été heureux ou peut-être pas. Mais on vécu là. Tant qu'ils ont pu. 

L'évidence de la misère, l'évidence du déclin de la ville est dans ces quartiers là, bien plus qu'au centre ville. Et elle fait mal.
Au centre ville,  la municipalité de Detroit, soucieuse d'assurer la sécurité des habitants, s'efforce de faire disparaître les traces du déclin en détruisant - souvent à grand frais - les bâtiments insalubres qu'il serait encore plus onéreux d'entretenir. Ce qui explique le grand nombre de terrains vagues, parfois transformés en parkings entre deux îlots encore habités. Mais elle ne peut raser toutes les maisons en déshérence. 




Pourtant, malgré tous les signes manifestes des difficultés de la ville, les habitants de Detroit n'ont pas tous baissés les bras. 
                                                                          Les anciens entrepôts abritent parfois une galerie d'art contemporain ou une boulangerie qui sert de point de ralliement aux habitants du quartier.          


La Wayne Preservation Society propose de suivre pendant deux heures une bénévole, amoureuse de son quartier qui vous en raconte l'histoire maison par maison.  Histoire du quartier, histoire de ses maisons, histoire de ses habitants ... c'est comme cela que nous avons découvert Cranfield street et ses vieilles villas, soigneusement restaurées et préservées grâce à la détermination d'une dame qui savait faire jouer ses relations. 

Sur un ancien terrain vague, un jardin communautaire a été installé qui permet, à ceux qui se sentent l'âme d'un jardinier de cultiver des fleurs ou des légumes et souvent les deux. Les plate-bandes y sont entretenues avec soin ! On s'y retrouve pour papoter, pour prendre le frais en arrosant. 





                                                                                   



Un peu plus loin, c'est une rue entière qui a été                                                                                     réhabilitée : les villas qui la longeaient on été                                                                                     restaurées, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur,                                                                                     et transformées en hôtel, hôtel de charme qui plus est ! 


Et puis il y a le projet Heidelberg dont je vous parlerai dans mon prochain billet.  

Aucun commentaire: