Sa rive Sud constitue la côte Nord du lac Supérieure et sa rive Nord, la côte Sud du lac Michigan.
Une fois là-bas, l'impression est celle d'un territoire du bout du monde. Surtout si la journée commence dans la brume et qu'il devient impossible de distinguer où s'arrête la mer et où commence le ciel.
Pas de vent ce jour-là pour chasser la brume à Whitefish point.
La lanterne du phare se distinguait à peine dans le brouillard.
Lugubre et insistante, la corne de brume mugissait à intervalles réguliers, point de repère sonore dans cet univers cotonneux : les conditions idéales pour visiter The Shipwreck Museum, le musée des naufrages pour lequel nous avions fait tout ce trajet.
Un musée sans prétention, comme la plupart des musées maritimes, mais riche en informations de toutes sortes.
"La vie de marin est une vie rude et parfois semée de réels dangers." La citation est approximative et l'auteur incertain : Loti ? Hugo ? Elle s'impose quand on apprend que plus de 500 naufrages ont été répertoriés dans la région. Le dernier en date étant celui du Edmund Fitzgerald en 1975 dont l'ultime voyage est raconté heure par heure. Les corps des 29 marins qui ont péri dans le naufrage sont encore au fond de l'eau.
Quand nous sortons du musée, la brume s'est levée. Un peu. Le phare maintient sa garde. Une garde désormais automatique, qui se passe de toute présence humaine. Je garde en mémoire le poème affiché dans une vitrine du musée :
The Lightkeeper Wonders ...
The light I have tended for 40 years
Is now to be run by a set of gears.
The Keeper said, And it isn't nice
To be put ashore by a mere device.
Now, fair or foul the winds that blow
Or smooth or rough the sea below,
It is all the same. The ships at night
Will run to an atomatic light.
Edgar Guest (1939)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire