C'est la question que de nombreux habitants de Detroit nous ont posée, intrigués de nous voir photographier leur ville, surpris de rencontrer des étrangers venus à Detroit "on vacation". Que l'on puisse s'intéresser à leur ville paraissait, à la plupart d'entre eux, inimaginable, tant sa réputation est détestable. Nous avons donc été souvent interpelés, interrogés et, en fin de compte guidés par des passants, flattés au fond de notre curiosité, vers des bâtiments que sans eux nous n'aurions peut-être pas repérés. Un chiropracteur qui nous a suggéré de visiter la Federal Court of Justice. Un chauffeur de taxi qui nous a indiqué le terminus de l'Underground Railway. Un chauffeur de bus qui nous a parlé du projet Heidelberg et de la Second Baptist Church. Jusqu'à un gardien de musée, qui nous a offert deux entrées gratuites pour le Detroit Institute of Art.
Les trois jours passés à Detroit devaient nous permettre de juger par nous-mêmes de l'état de la ville que les medias présentent comme sinistrée. Nous avions bien sûr en tête les photos d'Yves Marchand et Romain Meffre (Les Ruines de Detroit), mais nous avions aussi entendu dire que la ville, depuis peu, reprenait vie.
La première impression est plutôt positive. Traversée du Nord au Sud jusqu'à la rivière, Detroit ressemble à n'importe quelle grande ville américaine, avec son "downtown" où se côtoient immeubles anciens ou récents.
Le Renaissance center, qui joue la carte de l'ultra-modernité, fait son petit effet. D'autres immeubles, bien que tout aussi modernes rivalisent avec les réminiscences gothiques des immeubles plus anciens.
A première vue, Detroit donne l'impression de se tourner délibérément et joyeusement vers l'avenir, comme dans ce temple de l'informatique et du commerce...
sans oublier de rendre hommage à l'industrie automobile qui a fait sa gloire et sa fortune.
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