11 juillet 2012

Detroit, grandeur et décadence

Quelques immeubles prestigieux donnent une idée de la grandeur (passée) de Detroit.

The Theodore Levin US Courhouse pour commencer : un immeuble néo-classique teinté de modernisme, assez massif en vérité puisqu'il occupe un bloc entier.
Le hall d'entrée est déjà impressionnant, mais le plus étonnant est la salle d'audience où officie le juge Rosen. Chargée en marbres et en boiseries, elle a été construite en 1896 pour l'ancienne cour de justice et, lorsqu'il a été décidée en 1931 de construire un nouveau bâtiment, plus spacieux et plus adéquat, le juge Arthur Tuttle, très obstiné, a obtenu que la salle soit reconstruite à l'identique dans le nouveau bâtiment.



Surnommée "Million Dollar Courtroom", (le prix de sa construction à l'époque), la salle est riche en décoration de toutes sortes qui, je n'en doute pas, doivent beaucoup impressionner ceux qui ont à comparaître devant la cour.

Comme nous avons été obligés de laisser nos appareils photos à la consigne - on n'est jamais trop méfiant! - j'ai "emprunté" la première photo au site internet de l'administration américaine et la seconde à Motion, Magazine for the active attorney, ce qui, je l'espère ne devrait pas donner lieu à poursuite !

Le Guardian, qui se trouve à quelques pas est un des immeubles mythiques de Detroit. Construit en 1929 par The Union Trust Company, qui a fait faillite la même année, il est d'une extravagance très "art-déco", avec une touche Aztèque (?) ou Native American (c'est-à-dire Indienne) par le choix des couleurs et des matériaux.





La façade extérieure comme le hall d'entrée de ce "temple de la finance" font effectivement penser à la nef d'une église.

Mais aussi dorées soient elles, les portes de l'ascenseur ne montent que jusqu'au 40e étage !




Tout aussi éblouissant a certainement été le Fisher Building, construit lui-aussi à la veille de la Grande Crise, dans un quartier légèrement excentrée destinée à devenir le New Center de Detroit.

Les frères Fischer, équipementiers automobiles, avaient chargé l'architecte Albert Kahn - le grand architecte industriel de Detroit -  de réaliser l'immeuble "sans limite de budget" : ors et marbres à profusion ! L'immeuble marque le goût de l'époque pour l'Art Déco, mais il représente surtout l'esprit de l'époque, son faste, sa magnificence, son luxe ostentatoire et ... ses illusions.




L'immeuble n'était pas achevé que la crise de 29 faisait tomber tous les projets; la deuxième tour n'a jamais été construite.

Le Fisher Building a l'air solide sur ses bases, mais semble déjà appartenir au passé. Lustres et dorures ont beau se refléter dans les marbres, tout a l'air terriblement désuet. Poussiéreux.


En face de l'immeuble, une longue file d'attente s'allonge sur le trottoir devant la porte d'un bureau : "workers compensation agency", "unemployment insurance company". La réalité d'aujourd'hui.

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