Quelques années plus tard j'ai vu d'autres oeuvres de Muñoz au Musée de Grenoble.
Il y avait des dessins, des oeuvres sur papier et puis d'autres personnages, étranges, surprenants : Trois masques assis au mur, eux aussi en grande conversation, Une Figure avec miroir, mais si penché que lui seul parvient à voir son visage, Un Ventriloque (?) regardant un intérieur double.
Et puis la dernières salle où m'attendaient une foule innombrable de chinois hilares ! Tous semblables et pourtant tous différents, un peu comme les guerriers de Xian ! Longuement je me suis promenée parmi eux, ravie et... hilare moi aussi.
Ces chinois qui m'avaient tant plus, je les ai retrouvés à Madrid au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia.
Photo by Jean Luc Lacroix © The Estate of Juan Muñoz, Bilbao 2008
Pourquoi me plaisent-ils tant ? Je ne sais trop.
Ils rient. Ils rient franchement comme s'ils se moquaient de nous, ou d'eux mêmes.
Ils semblent s'amuser, trouver la vie très drôle. Le rire, dit-on, est contagieux alors forcément, je me mets à sourire, moi aussi, l'air un peu crétin. Mais ça m'est bien égal parce que ces bonshommes de résine et polyester ont des postures si réalistes, si naturelles qu'ils me donnent l'impression de pouvoir, d'un instant à l'autre, se mettre à bouger : ils vont se déplacer et j'entendrai leur rire.
Mais ils n'ont pas de pied.
Immobiles à jamais, ils rient d'un rire figé. Comme si soudain tout s'était arrêté.
Silhouettes foudroyées, solidifiées par une éruption volcanique (comme à Pompéï ?), par une catastrophe nucléaire ?
Malaise.
Ne plus bouger. S'adosser au mur et regarder... les visiteurs qui entrent dans la salle :
- la bouche s'ouvre, le regard s'illumine ? un optimiste qui ne voit que les visages rieurs.
- le front se plisse, les lèvres se pincent, le regard s'affole, cherche à fuir ? un angoissé. Vivre est une maladie mortelle . Et incurable !
Devant Many times, puisque tel est le titre de l'oeuvre, chacun réagit à sa façon. J'ai même vu une femme qui très sérieusement, les comptait, le doigt pointé vers chacun d'eux. J'aurais dû lui demander combien il y en avait.
Mais le pire, devant les figures de Juan Muñoz serait de rester indifférent.
Vous voulez qu'on essaye ? Allons voir les "culbutos" sur la terrasse du musée.
En voici un qui s'avance vers vous...
Ils rient. Ils rient franchement comme s'ils se moquaient de nous, ou d'eux mêmes.
Ils semblent s'amuser, trouver la vie très drôle. Le rire, dit-on, est contagieux alors forcément, je me mets à sourire, moi aussi, l'air un peu crétin. Mais ça m'est bien égal parce que ces bonshommes de résine et polyester ont des postures si réalistes, si naturelles qu'ils me donnent l'impression de pouvoir, d'un instant à l'autre, se mettre à bouger : ils vont se déplacer et j'entendrai leur rire.
Mais ils n'ont pas de pied.
Immobiles à jamais, ils rient d'un rire figé. Comme si soudain tout s'était arrêté.
Silhouettes foudroyées, solidifiées par une éruption volcanique (comme à Pompéï ?), par une catastrophe nucléaire ?
Malaise.
Ne plus bouger. S'adosser au mur et regarder... les visiteurs qui entrent dans la salle :
- la bouche s'ouvre, le regard s'illumine ? un optimiste qui ne voit que les visages rieurs.
- le front se plisse, les lèvres se pincent, le regard s'affole, cherche à fuir ? un angoissé. Vivre est une maladie mortelle . Et incurable !
Devant Many times, puisque tel est le titre de l'oeuvre, chacun réagit à sa façon. J'ai même vu une femme qui très sérieusement, les comptait, le doigt pointé vers chacun d'eux. J'aurais dû lui demander combien il y en avait.
Mais le pire, devant les figures de Juan Muñoz serait de rester indifférent.
Vous voulez qu'on essaye ? Allons voir les "culbutos" sur la terrasse du musée.
En voici un qui s'avance vers vous...
Allez ! Viens avec nous.... On t'attend !
Nan ! J'ai pas envie...
Et bien tant pis ! On jouera sans lui !
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