21 novembre 2010

Lost persons area

Voilà un film qui risque de ne jamais trouver son public : pas d'acteur vraiment connu, pas de villa de rêve et une histoire qui finit mal, très mal ! Pourtant Lost persons area de la cinéaste belge Caroline Strubbe est l'un de ces films qui dérange, qui trouble et qui émeut.


Le décor ? Pas très glamour il est vrai : un chantier d'installation de pylônes à haute tension. La plaine et "un ciel si bas qu'un canal s'est perdu ..."
Pas de villa hollywoodienne non plus, mais une baraque de chantier, un Algeco qui abrite le chef de chantier, sa femme et sa fille et sert accessoirement de cantine aux ouvriers.
L'histoire ? Un homme et une femme qui s'aiment à en mourir; une petite fille, fragile sauvageonne, petite princesse perdue qui collectionne les pierres et les cailloux, les petits bouts de n'importe quoi comme autant de talismans ; un émigré hongrois, vaguement diplômé, dont la présence permet la poursuite du chantier et conforte, momentanément, l'équilibre précaire du trio. Cet équilibre hélas ne tardera pas à être rompu et le film dès lors s'achemine irrésistiblement vers la tragédie.

Le film est sombre, c'est indéniable mais comme illuminé par la présence de la petite fille et par les déplacements, la gestuelle des acteurs. Les personnages sont confrontés à des situations difficiles, précarité économique, isolement social, maladie, mais emportés dans leur bulle amoureuse, ils gardent l'espoir de s'en sortir un jour. Et comme le spectateur attendent, le "happy end". Mais dans la vraie vie, il n'y a pas de "happy end".

Trop consciente de la dureté de la société actuelle, Caroline Strubbe, la réalisatrice ne cherche pas à leurrer le spectateur. Plutôt à le prévenir, à lui rappeler la fragilité de l'être humain, fragilité qui en fait aussi la beauté.

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