Ashgar Farhadi est le nom d'un cinéaste iranien; c'est définitivement un nom à retenir. De lui j'avais vu, il y a deux ans, A propos d'Elly dont j'ai dit tout le bien que j'en pensais ici-même.
Une séparation, qui vient de sortir cette semaine, confirme le talent de ce réalisateur. Car il faut un talent fou pour entraîner un spectateur dans la conscience des personnages d'un film, pour lui faire comprendre que chacun d'entre eux est déchiré entre deux exigences contradictoires : entre désir d'émancipation et devoir filial, entre religion et nécessité de gagner sa vie, entre pauvreté et diginité.... mais cette énumération binaire et réductrice ne rend pas compte de la complexité des personnages, tous traités avec une extrême justesse.
Le film est iranien et le choix d'un cadrage le plus souvent serré induit chez le spectateur une sensation d'oppression aussi insidieuse que perturbante - ah, ce voile que les personnages féminins sont constamment en train de réajuster - mais l'histoire, dans sa façon d'approcher les personnages, de les montrer confrontés à des choix que l'on qualifierait volontiers de cornéliens est universelle. On peut bien sûr ne voir dans ce film que l'affrontement de certitudes, de personnages confinés dans leur bon droit, mais peu à peu les certitudes vacillent et c'est ce vacillement qui fait tout l'intérêt du film.
Que dire de plus à propos d'un film trois fois primé à Berlin et loué de toute part ?
Qu'il est urgent d'aller le voir et de retenir le nom de son réalisateur : Ashgar Farhadi !
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