Parmi les films argentins présentés au festival j'en ai retenu trois :
Cañada Morrison de Matias Lucchesi déjà chroniqué sur ce blog.
http://routedeslivres.blogspot.fr/2014/12/canada-morrison.html
Jauja de Lisandro Alonso, une étrange histoire d'errance, dans un lieu perdu au Sud de l'Argentine au moment de "la conquête du désert". L'intrigue est mince : un ingénieur danois venu participer à des travaux de construction est accompagné par sa fille de 15 ans, dont la présence trouble infiniment les hommes; lorsque elle s'enfuit avec son amoureux, le père part à sa recherche. Les flous de l'intrigue et le mélange des langues contribuent à créer une atmosphère irréelle, à laquelle le spectateur se laisse volontiers prendre d'autant que l'histoire se déroule dans des paysages aussi étranges que somptueux.
El Ardor de Pablo Fendrik. Les paysages sont tout aussi somptueux que ceux de Jauja, mais bien différents. On est dans la forêt tropicale, sombre, étouffante, dangereuse, mais aussi d'une certaine façon, protectrice.
Kai, un jeune homme surgi de nulle part, assiste impuissant à l'attaque d'une ferme de tabac par les hommes de main d'un riche propriétaire qui entend mettre la main sur la propriété. Le père est tué, son gendre blessé et Vania, la jeune femme est enlevée. Kai se transforme alors en justicier.
A la différence de Delivrance, que ce film peut vaguement évoquer, Kai ne poursuit pas la vengeance mais la justice. Il se bat pour sauver Vania et ce faisant il se bat pour que les paysans gardent leurs terres et n'en soit plus chassés par la force et la violence Son combat est donc aussi social et politique.
Le charme du film tient pour beaucoup au personnage de Kai, tenu par Gaël Garcia Bernal, qui sait, par son jeu parfaitement mesuré, suggérer tout ce que le personnage peut avoir d'étrange. Le tatouage ailé qu'il porte sur sa nuque n'est-il pas là pour évoquer la présence d'un ange ? Un ange gardien qui serait aussi un peu sorcier et à l'occasion... superman ? Une fois encore, dans un film argentin, le spectateur se retrouve aux bords de l'irréel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire