Mon troisième Dupieux après Rubber et Wrong Cops. Difficile de savoir à quoi s'attendre quand on va voir un film de ce réalisateur : un fourre-tout passablement foutraque; un collage approximatif de personnages improbables et de situations inattendues; quelques blagues étirées entre esprit potache et nostalgie surréaliste.
Réalité n'échappe pas à la règle. Mais plus attentive peut-être que d'habitude au montage du film, il m'a semblé que cette fois, Quentin Dupieux penchait plus du côté de l'Oulipo et de Pérec que de, mettons Vincent Macaigne. Car son film entraîne le spectateur dans un imbroglio entre fiction et réalité tel qu'il devient impossible de distinguer, la réalité de son double imaginé, chaque personnage se trouvant à un moment dans le rêve (ou le cauchemar !) d'un autre personnage.
A force de ne plus percevoir la réalité qu'à travers les écrans de télé et de cinéma mais aussi les écrans de nos fantasmes, comme le personnage de cameraman interprété par Alain Chabat qui s'efforce constamment - déformation professionnelle - de "cadrer" ce qu'il voit pour transformer un espace réel en espace de fiction, nous risquons en effet de perdre le sens de la réalité. C'est en tout cas ce que semble suggérer le cinéaste. Mais cette réalité sur laquelle nous n'avons aucune prise, est tellement banale et tellement ennuyeuse que nous ne devrions avoir aucun scrupule à la troquer contre les extravagances du monde imaginaire.
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