Drôle de conjoncture : le film de Michel Audiard qui met en scène une "famille" de réfugiés sri lankais sort au moment même où d'autres réfugiés font la une de tous les médias.
Les personnages du film comme les Syriens fuient la guerre et les massacres, et je crains que le film d'Audiard ne soit vu à la lumière de ce rapprochement. Regard Télérama : compassion et mauvaise conscience.
Sorti de ce contexte il apparaît clairement que le film d'Audiard n'est pas un film sur les réfugiés, bien qu'il s'y essaye; ni un film sur les dealers des "banlieues", bien qu'il s'y essaye également. Moitié film documentaire, moitié film de genre, le réalisateur n'a pas su choisir. "Entre les deux sied le sage ... d'où vient qu'il sied souvent par terre !". Dheepan reste donc un film ambitieux, mais décevant.
Regarde les hommes tomber, De battre mon coeur s'est arrêté, et bien sûr Le Prophète .. Audiard parvenait jusque -là à concilier l'inconciliable en utilisant les procédés du film du genre pour parler d'un sujet de société.
Mais Dheepan souffre d'une espèce de dichotomie. La question de l'intégration des réfugiés occupe la première partie du film qui vire soudain à la caricature d'un film d'action avec fusillades dans tous les sens, et happy-end à l'eau de rose façon deus ex-machina. Comme si Audiard soudain n'avait plus su quoi faire de son film... et de ses réfugiés, à part les envoyer en Angleterre, réputée être le paradis des migrants ! Dommage, vraiment.
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