Depuis que les éditions Liana Levi se sont emparées de l'oeuvre d'Ernest Gaines, chaque nouvelle parution est un vrai bonheur.
J'ai déjà parlé dans ce blog de cet auteur, qui a grandi dans une plantation de Louisiane, l'a quittée brièvement pour la Californie et puis est revenu y construire sa maison, parce que la Louisiane est à jamais son port d'attache. Et c'est elle que l'on retrouve dans tous ses livres, elle, ou plutôt son peuple, noir essentiellement et dont il sait si remarquablement restituer les façons de parler.
L'homme qui fouettait les enfants est paru il y a quelques jours seulement. Et l'on retrouve dans ce petit livre, à peine plus gros qu' une nouvelle tout ce qui fait la force des romans d'Ernest Gaines.
Cela commence par un coup de feu : en plein tribunal, un père tue son fils pour lui éviter de finir sur la chaise électrique. Le premier chapitre est brutal, plus brutal même que ne pouvait le laisser entendre le titre. Mais ce qui importe ce n'est pas tant le geste lui-même, aussi violent soit-il, que l'histoire qui a pu pousser le vieux Brady à tuer son propre fils. Or cette histoire on la découvre peu à peu, par la conversation des clients qui attendent leur tour chez le coiffeur. En effet, comme dans Colère en Louisiane, le récit se fait à travers une narration chorale, car dans cette petite communauté de Louisiane, tout se partage.
J'aime cette façon qu'a l'écrivain de faire vivre et parler son peuple, cette façon d'embarquer son lecteur dans une histoire qui par certains côtés ressemble à un polar aussi bien qu'à une tragédie grecque ou une comédie (presque) légère. J'aime surtout cette façon de soulever sans en avoir l'air de graves questions morales. Et voila sans doute pourquoi, du premier roman lu il y a quelques mois au dernier lu il y a seulement 2 jours, je suis devenue une inconditionnelle d'Ernest J. Gaines
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