J'ai gardé pour la fin, la plus somptueuse des expositions présentées en ce moment à Paris, qui est aussi, hélas la plus fréquentée : même l'indispensable réservation ne vous dispensera pas de faire jusqu'à 30 ou 45 minutes de queue ! Et il faudra louvoyer entre les visiteurs pour vous approcher des tableaux.
Mais quels tableaux ! Gauguin, Cézanne, le Douanier Rousseau, Picasso, Matisse, surtout des Matisse ! De la couleur, de la lumière, de l'effervescence, celle de ce début de XXe siècle qui a tout réinventé.
Matisse, Dame en vert, 1909
Le Douanier Rousseau, La muse inspirant le poète.
Portrait de Guillaume Apollinaire et de Marie Laurencin, 1909
La muse est un peu éléphantesque, mais le peintre se justifiait en prétendant qu'il fallait une "
grosse muse pour un grand poète". Qui sait si le plissé de la robe n'a pas inspiré Isey Miyake ?
Rousseau a peint deux fois le même tableau
, avec quelques différences qui permettent de jouer au jeu des 7 erreurs.
Le premier, celui de Chtchoukine est au musée Pouchkine à Moscou, le second se trouve au Musée Beyeler de Bâle.
Bien que Chtchoukine ait largement ouvert les portes de sa demeure aux étudiants en art, sa collection ne comptait pas d'artiste russe. Mais le
commissaire de l'exposition a utilisé le fond Vuitton pour introduire un
certain nombre de peintres russe et suggérer ainsi
correspondances et influences éventuelles. Découvrir ces artistes russes n'est pas le moindre avantage de l'exposition.
Mikhaïl Larionov, Le Printemps, 1912
Alexandre Rodtchenko, Construction sur fond blanc (robots), 1920
Lioubov Popova, Architectonics, 2018
Si vous avez manqué la salle 2, celle où un polyptique cinématographique évoque la vie et la personnalité de Chtchoukine, un lien pour en savoir plus sur le personnage.
http://www.collectionchtchoukine.com/serguei-chtchoukine