Arles change. Une évolution que l'on pouvait déjà pressentir l'an passé, avec de plus en plus de photographes "engagés" qui cherchent avant tout à témoigner de l'état de la société, de l'état du monde - qui va très mal ! Je n'ai jamais été à Perpignan où Visa pour l'image propose une sélection de photos délibérément ancrées dans la réalité de la misère et des guerres. Mais il me semble que la distance entre les propositions d'Arles et le photo-journalisme pur et dur s'atténue d'année en année.
Témoigner est bien sûr une des fonctions de la photo, mais ce n'est pas la seule.
J'ai parfois eu l'impression, en parcourant les expositions, que le concept prenait de plus en plus le pas sur la recherche esthétique. Je sais bien que l'art conceptuel est une tendance forte de l'art contemporain et que pour certains artistes, il n'est même plus besoin de réaliser un objet, d'inscrire l'idée dans la matière. J'avoue que c'est là ma limite et que l'art purement conceptuel m'ennuie profondément. J'aime que s'entrelacent dans les formes, les couleurs, les matières, des émotions autant que des idées.
Oublier l'art ? Faire de la photo un outil au service d'une cause ? Après le roman à thèse, la photo à thèse ? Arles cette année, c'était plus que jamais le temps de l'interrogation.
Les lieux également changent. L'effet Luma peut-être ? Les Ateliers SNCF sont de moins en moins déglingués, perdent un peu de leur charme, mais gagnent en confort (ah, l'air conditionné quand il fait 39° dehors ce n'est pas rien ! ). Pas d'exposition au Capitole, mon lieu préféré. Mais deux nouveaux lieux ouverts : la Maison des peintres et la Croisière. La tour Getty commence à se couvrir de ses parements métalliques. Ouverture prévue en 2018. A temps pour les prochaines rencontres ?
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