- Monroeville ? Comme Marilyn ?
- Non, plutôt comme James. James Monroe, le 5e Président des Etats-Unis.
- Encore une histoire des Droits civiques ?
- Un peu, si tu veux. De toute façon, en Alabama .... Mais c'est plutôt la littérature qui m'a poussée à faire ce détour. Tu te rends compte ? Deux écrivains pour la même petite ville ! Deux enfants qui ont grandi côte à côte et sont devenus écrivains chacun à leur manière : Truman Capote et Harper Lee.
- Ah! non. Pas la rubrique "lecture" ! Pour le moment on en est à la rubrique "voyages".
- Tu ne sais pas ce que tu manques, tant pis pour toi ! Donc.... On arrive à Monroeville un peu avant 4h de l'après-midi; manque de chance le musée ferme à ... 16h, mais à la Chambre de commerce une dame particulièrement aimable m'informe rapidement et me donne la version de la nouvelle carte, celle qu'ils n'ont pas encore eu le temps de faire imprimer, mais qu'ils vont bientôt mettre sur leur site.
- Fais voir ...
- Les flèches, c'est moi qui les au ajoutées.
- La carte est mignonne, mais 2 rues qui se croisent à angle droit, ça fait pas franchement une ville.
- Je sais. Mais pour l'imagination d'un écrivain c'est amplement suffisant. On s'est donc arrêté devant la bibliothèque, on a fait le tour de l'ancien tribunal et on est arrivé à l'emplacement de la maison de T. Capote, dont il ne reste rien sinon les pierres d'un muret. Et la maison de la famille Lee a été remplacée par un Dairy Dream !
- Grosse déception !
- Mais non, mais non parce que sur les lieux se trouvait un monsieur, un bénévole du Musée, qui nous attendait !
- Non !
- Si ! On lui avait dit que 2 touristes français étaient passés à la Chambre de Commerce - trop tard pour le Musée - et il était parti à notre recherche, se doutant bien de l'endroit où il nous trouverait. Du coup nous avons passé au moins une heure en sa compagnie. Il avait plein d'anecdotes à nous raconter, mais il nous a surtout montré comment Harper Lee avait transformé les lieux et les habitants de sa ville pour les faire passer de la réalité à la fiction. Une vraie leçon sur la création romanesque.
Et, cerise sur le gâteau, il nous a raconté une formidable histoire, retrouvée dans les archives de la ville, qui montre comment un shérif (blanc) était intervenu dans un différend sur les limites de propriété entre une femme noire et un homme blanc. La dispute, très mal engagée, s'était terminée par 2 coups de feu : la mort de la vieille dame ... et celle du shérif !
- Et le shérif s'appelait Atticus Finch ?
- Non, mais alors tu as lu le roman d'Harper Lee ?
- Ne Tirez pas sur l'oiseau moqueur ? Evidemment ! Qui ne l'a pas lu ?
- En tout cas, l'histoire racontée dans tous ses détails, avec les dates, les noms ... ne fait peut-être pas tout à fait la matière d'un roman, mais elle pourrait certainement faire le sujet d'une nouvelle.
- Tu vas l'écrire ?
- J'aimerais bien, mais ce n'est pas à moi de l'écrire. Ce serait plutôt à ce monsieur qui nous l'a si bien racontée. Un monsieur dont je n'ai, hélas, pas retenu le nom... Mais tu sais quoi ? Je crois qu'il ressemblait un peu à Seymour Hoffman, l'acteur qui a joué le rôle de T. Capote dans le film de Bennet Miller.
- Et c'est tout ce qui reste de la maison de T. Capote ?
- La maison de ses parents. Oui. Avec, en prime, le souvenir de notre conversation avec ce monsieur, joli exemple de cette fameuse hospitalité sudiste. Et je regrette bien de n'avoir pas pu passer plus de temps à Monroeville, de n'avoir pas vu la fameuse salle du tribunal, reconstituée dans un studio d'Hollywood, pour les besoins d'un film.
- C'était quoi déjà le titre du film ?
- Le même que le livre : To Kill a Monckingbird
- Ah ouais, avec Gregory Peck !
Et pour Truman Capote, tu lirais quoi ?
- ... La Harpe d'herbes ? Ou ses nouvelles ... En tout cas celles qui évoquent son enfance en Alabama.
http://www.visitmonroevilleal.com/literary-heritage.html
https://www.monroecountymuseum.org/
https://www.monroecountymuseum.org/old-courthouse-museum
31 mars 2018
30 mars 2018
Montgomery - Selma
- C'est pas plutôt Selma-Montgomery ? Parce que le film d'Ava DuVernay, je l'ai vu quand il est sorti il y a 3 ans, et je me souviens bien que...
- Oui, mais là je te parle de mon itinéraire en Alabama. Pas de la marche de 1965.
- Et pourquoi dans ce sens et pas dans l'autre, ton itinéraire ?
- Et pourquoi pas à pied pendant que tu y es ? Non, j'ai commencé par Montgomery parce que c'est là que le 1er Décembre 1955, Rosa Parks - une militante du Mouvement pour les Droits Civiques et en particulier de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) - refuse de céder la place où elle était légitimement assise, à un Blanc, malgré les injonctions du chauffeur de bus ...
- ...qui la fait arrêter par la police. Ouais, ouais, je sais !
- En fait elle n'a passé qu'un jour en prison car les avocats de la NAACP ont rapidement payé sa caution. Mais cette arrestation a été le point de départ du grand boycott des bus de Montgomery. Un boycott qui a duré plus d'un an, 381 jour au total !
- Pffff. 381 jours à marcher, pour aller à l'école, au cinéma..
- Travailler, faire ses courses, car bien entendu la plupart des Noirs n'avaient pas de voiture !
. 381 jours ! Franchement dur ! Ch' sais pas si je l'aurais fait. A la rigueur sur mon skate...
- Et bien si, ils l'ont fait. Et ça a marché puisqu'ils ont obtenu la "déségrégation" des bus de Montgoméry. Un joli début non ? Et une femme auquel le Rosa Parks Library and Museum de Montgoméry rend hommage. Avec une statue grandeur nature dans le hall d'entrée et un parcours muséal particulièrement bien fait, pensé pour les enfants autant que pour les adultes.
- Après, t'as pris le bus ou t'a marché ?
- Marché. De toute façon Montgoméry ce n'est pas bien grand.
- C'est pourtant la capitale de l'Alabama, non ?
- Oui, mais avec pas beaucoup plus de 200 000 habitants !
- Donc, après Rosa Parks...
- L'église de Martin Luther King, évidemment ! Sur l'avenue Dexter. Martin Luther King, qui était le tout jeune pasteur de cette église baptiste a pris une part active au boycott et s'est rapidement imposé comme leader. Il n'avait que 26 ans !
- Bon, t'as vu l'église. Mais t'es entrée dedans ?
- Oui, mais pas grand chose à voir de toute façon : une grande salle claire, lumineuse. Et au sous-sol, le bureau où il rédigeait ses discours.
- Ses sermons !
- Ses sermons ET ses discours !
- Noooon, pas la peine de discourir ou de me sermonner. Dis-moi plutôt ce que tu as fait après ... Parce que j'imagine bien qu'une mécréante comme toi n'est pas restée longtemps dans l'église.
- Et bien, comme l'église est sur l'avenue Dexter je n'ai eu que quelques pas à faire pour apercevoir le Capitole. Mais, comme l'avenue est très large, j'ai pris soin de traverser sur le passage protégé...
- Avec les pas des marcheurs de Selma ? Cool !
- En fait, dans toute la ville il y a des panneaux, des signes qui rappellent les faits majeurs de cette lutte pour les droits civiques. Le mémorial par exemple, c'est une simple fontaine où l'eau s'écoule en permanence. Sur la vasque en marbre noir sont gravés les noms de 40 personnes, tuées au cours de ces longues années de lutte.
A l'intérieur du mémorial des panneaux et un film rappellent brièvement dans quelles conditions ces "martyrs" ont été tués.
- Je parie que t'en es sortie le coeur à l'envers.
- Evidemment ! Surtout que le premier panneau sur lequel je suis tombé raconte comment, à Mobile, en 1981, un jeune homme de 19 ans a été enlevé, égorgé et pendu par le Klan.
- Le Ku Klux Klan.
- A Mobile, en 1981 ? Et tu étais ...
- A Mobile en 1979. Oui.
https://www.splcenter.org/civil-rights-memorial
https://www.splcenter.org/seeking-justice/case-docket/donald-v-united-klans-america
- Du coup tu es restée à Montgomery ?
- Non j'ai continué jusqu'à Selma et à mi chemin je me suis arrêtée au Centre d'information, qui raconte en détail les 3 tentatives et les 5 jours de marche des militants entre Selma et Montgomery.
- Je parie que le plus intéressant, ce sont les détails.
- Bien sûr, parce que les faits on les connaît, mais ce sont les détails qui sont chargés d'émotion.
- Et en fin de compte, tu l'as franchi ce pont ?
- Oui, mais en voiture ...
- Pas la même chose !
28 mars 2018
Gee's bend quilters
- Alors, ce énième voyage aux Etats-Unis ? Tu racontes ou pas ?
- Attends, d'abord je compte... depuis 1969, ça doit faire ... un peu plus d'une vingtaine. Sans compter les années complètes.
- Ouais, ça commence à le faire, mais t'as pas commencé de raconter le dernier, alors commence pas à rêver du prochain.
- Parce que tu crois que c'est facile, toi d'extraire la "substantifique moelle" d'un voyage ?
- Ah non ! Pas besoin de grands mots. Juste ce que tu as vu ... et éventuellement compris ou cru comprendre.
- D'accord mais pour une fois je commence par la fin : Gee's Bend !
- ...
- Gee's Bend, c'est un coin perdu de l'Alabama, en plein milieu de ce qu'on appelle la Black Belt, la grande région cotonnière des Etats-Unis. Gee's Bend c'est une petite communauté d'anciens esclaves qui s'est installée dans un méandre de la rivière Alabama. Une région si pauvre que la Croix-Rouge a dû intervenir au moment de la Grande Dépression pour les sortir de la famine.
- Ah! oui, la crise des années 30.
- Et la misère des fermiers de l'Alabama si bien documentée par les photographes de la Farm Security Administration, les Walker Evans, Dorothe Lange et en ce qui concerne Gee's Bend, Arthur Rohtstein.
- M'étonne pas ! Fallait bien que tu trouves des photographes...
- Tu as remarqué ? La cabane en rondins et les journaux qui en fait tapissaient tout l'intérieur des maisons ?
- Oui, mais ça c'était dans les années 30. Et après ?
- Après ? Il y a eu les années 60 et la lutte pour les droits civiques, les Freedom Quilting Bees et les Gee's Bend Quilters.
- C'est quoi ce FQB ?
- Une coopérative artisanale qui a permis aux femmes de cette région de l'Alabama de vendre les couvertures matelassées qu'elles fabriquaient avec des restes de tissus.
- Et les femmes de Gee's Bend faisaient elles aussi des quilts, c'est ça ?
- Oui, mais des quilts tout à fait particuliers qui n'ont rien à voir avec les quilts américains traditionnels, construits à partir de carrés cousus pour former un dessin préétabli. Les femmes de Gee's Bend travaillaient beaucoup plus à l'inspiration, sans suivre de modèles; elles improvisaient, en retrouvant parfois d'anciens motifs africains. Le résultat est assez étonnant.
- Et t'en as vu ?
- Pas ceux des années 30, ni même ceux des années 60 parce qu'ils sont tous dans les musées maintenant. Mais je t'ai trouvé un site très complet, avec plein de photos, ça vaut vraiment la peine d' y jeter un oeil.
Le long de la route, quelques panneaux, délavés par la pluie, indiquent les maisons des "quilters".
Et, chez Mary Ann Pettway, qui dirige cette coopérative, j'ai vu un quilt en cours de réalisation, qui semble reproduire un modèle ancien, au dessin particulièrement audacieux et totalement abstrait.
- Attends, d'abord je compte... depuis 1969, ça doit faire ... un peu plus d'une vingtaine. Sans compter les années complètes.
- Ouais, ça commence à le faire, mais t'as pas commencé de raconter le dernier, alors commence pas à rêver du prochain.
- Parce que tu crois que c'est facile, toi d'extraire la "substantifique moelle" d'un voyage ?
- Ah non ! Pas besoin de grands mots. Juste ce que tu as vu ... et éventuellement compris ou cru comprendre.
- D'accord mais pour une fois je commence par la fin : Gee's Bend !
- ...
- Gee's Bend, c'est un coin perdu de l'Alabama, en plein milieu de ce qu'on appelle la Black Belt, la grande région cotonnière des Etats-Unis. Gee's Bend c'est une petite communauté d'anciens esclaves qui s'est installée dans un méandre de la rivière Alabama. Une région si pauvre que la Croix-Rouge a dû intervenir au moment de la Grande Dépression pour les sortir de la famine.
- Ah! oui, la crise des années 30.
- Et la misère des fermiers de l'Alabama si bien documentée par les photographes de la Farm Security Administration, les Walker Evans, Dorothe Lange et en ce qui concerne Gee's Bend, Arthur Rohtstein.
- M'étonne pas ! Fallait bien que tu trouves des photographes...
- Tu as remarqué ? La cabane en rondins et les journaux qui en fait tapissaient tout l'intérieur des maisons ?
- Oui, mais ça c'était dans les années 30. Et après ?
- Après ? Il y a eu les années 60 et la lutte pour les droits civiques, les Freedom Quilting Bees et les Gee's Bend Quilters.
- C'est quoi ce FQB ?
- Une coopérative artisanale qui a permis aux femmes de cette région de l'Alabama de vendre les couvertures matelassées qu'elles fabriquaient avec des restes de tissus.
- Et les femmes de Gee's Bend faisaient elles aussi des quilts, c'est ça ?
- Oui, mais des quilts tout à fait particuliers qui n'ont rien à voir avec les quilts américains traditionnels, construits à partir de carrés cousus pour former un dessin préétabli. Les femmes de Gee's Bend travaillaient beaucoup plus à l'inspiration, sans suivre de modèles; elles improvisaient, en retrouvant parfois d'anciens motifs africains. Le résultat est assez étonnant.
- Et t'en as vu ?
- Pas ceux des années 30, ni même ceux des années 60 parce qu'ils sont tous dans les musées maintenant. Mais je t'ai trouvé un site très complet, avec plein de photos, ça vaut vraiment la peine d' y jeter un oeil.
Moi, ce que j'ai vu, c'est apparemment le même isolement (même le GPS peine à trouver son chemin), la même pauvreté, et quelques femmes qui essayent tant bien que mal de maintenir la tradition.
Mais la plupart de ces femmes sont très âgées, et leur heure de gloire semble être passée. En 2005, les quilts ont été exposé au musée de Boston, et dans d'autres musées américains (Philadelphie, Houston, etc. ) En 2006 une série de timbres a été éditée pour illustrer leur travail.
Le long de la route, quelques panneaux, délavés par la pluie, indiquent les maisons des "quilters".
Et, chez Mary Ann Pettway, qui dirige cette coopérative, j'ai vu un quilt en cours de réalisation, qui semble reproduire un modèle ancien, au dessin particulièrement audacieux et totalement abstrait.
- Et à part tes histoires de bouts de chiffon, qu'est ce qu'il y a à voir à Gee's Bend ?
- Rien. Ni un café, ni un restaurant. Rien. Mais c'est quand même un morceau intéressant de l'histoire des femmes noires en Amérique. Et puis il y a le ferry ?
- Un ferry ?
- Pour traverser la rivière Alabama qui a cet endroit est particulièrement large. Je ne sais pas depuis quand ce ferry a fonctionné pour la première fois, mais deux photos qui datent de 1939 montrent une installation assez rudimentaire.
Risquer sa voiture sur une passerelle de bois tirée par un cable ou faire plus de 50 km sur une petite route non goudronnée ? C'était le seul choix des habitants de Gee's Bend - dont la plupart n'avait certainement pas de voiture !
Toujours est-il qu'en 1966, lorsque les habitants de Gee's Bend, qui venaient enfin d'obtenir le droit de voter, ont voulu aller à Camden, de l'autre côté de la rivière, pour s'inscrire sur les registres électoraux, le service du ferry a été suspendu ! Et n'a été rétabli qu'en 2006 !
- Et bien sûr tu te devais de le prendre, ce ferry !
- Evidemment !
- Rien. Ni un café, ni un restaurant. Rien. Mais c'est quand même un morceau intéressant de l'histoire des femmes noires en Amérique. Et puis il y a le ferry ?
- Un ferry ?
- Pour traverser la rivière Alabama qui a cet endroit est particulièrement large. Je ne sais pas depuis quand ce ferry a fonctionné pour la première fois, mais deux photos qui datent de 1939 montrent une installation assez rudimentaire.
Risquer sa voiture sur une passerelle de bois tirée par un cable ou faire plus de 50 km sur une petite route non goudronnée ? C'était le seul choix des habitants de Gee's Bend - dont la plupart n'avait certainement pas de voiture !
Toujours est-il qu'en 1966, lorsque les habitants de Gee's Bend, qui venaient enfin d'obtenir le droit de voter, ont voulu aller à Camden, de l'autre côté de la rivière, pour s'inscrire sur les registres électoraux, le service du ferry a été suspendu ! Et n'a été rétabli qu'en 2006 !
- Et bien sûr tu te devais de le prendre, ce ferry !
- Evidemment !
03 mars 2018
Accross the ocean
- Encore?
- Et oui.
- Mais tu n'en a pas un peu marre ?
- Non, pas encore. Trop de choses à découvrir. Jamais fini d'apprendre
- Et le guignol au toupet maïs, il ne t'a pas gêné ?
- Si, énormément ! D'autant que je me suis forcée à écouter sur Fox News son discours devant le GOP.
- Le Gop ?
- Grand Old Party, le parti républicain (qui porte si mal son nom!).
- Et alors ?
- Son discours ? Un morceau d'anthologie que l'on devrait faire étudier à tous les étudiants journalistes..
- J'te crois pas !
- Si! D'ailleurs c'est à tous les étudiants qu'on devrait le faire analyser, en particulier aux étudiants de sciences-po et de l'ENA parce que, dans un seul discours, sont exposés tous les procédés rhétoriques, tous les trucs d'un discours de propagande. Tu aurais dû l'entendre parler de "our beautiful and clean coal !" Et tu aurais dû entendre les applaudissements qui accompagnaient ses "meilleurs passages". Et bien entendu Fox News reprenait en bandeau les phrases les plus susceptibles de rester dans la mémoire de ses partisans. Ecoeurant ! Mais édifiant aussi ! Les populistes sont souvent de bons
rhéteurs. L'histoire nous en a hélas donné de nombreux exemples.
- Ben dis donc, tout un voyage pour une leçon d'histoire ?
- Bien sûr que non. Car il y a tous les autres, ceux qui ne l'ont pas élu, et même ceux qui l'ont élu. Si je veux essayer de comprendre, il faut bien que j'aille voir.
- Et tous les romans que tu as lus, ça ne t'as pas suffi pour comprendre?
- Peut-être pas ! La littérature américaine, dans ce qu'elle a de meilleur, donne en général une bonne idée de la société américaine, mais il y a toujours un écart entre la réalité et la fiction. Et puis, j'ai aussi besoin de voir, d'écouter, de parler avec les gens...
- Comme Saint Thomas...
- Et puis il y a eu la grande manifestation d'hier. March for our lives : un 1/2 millions de gamins à Washington et dans toutes les grandes villes d'Amérique, ce n'est pas rien ! Des gamins oui, mais qui voteront demain ! Leur détermination est impressionnante et c'est sur eux que je compte maintenant.
- ...
- Je sais ce que tu penses, mais il faut bien s'accrocher à quelque chose pour ne pas désespérer. Et ces générations qui montent, si elles s'inscrivent sur les listes électorales, changeront peut-être la donne.
Also see :
Aerial images from March for Our Lives rallies around the world ...
01 mars 2018
Gone fishing...
Encore un voyage de l'autre côté de l'Atlantique. Mais un voyage un peu particulier puisqu'il s'agit de retrouver, entre Louisiane, Missisippi et Alabama les traces de mes précédents séjours.
A Mobile (Alabama) ce sont mes propres traces que j'essaierai de retrouver, mais à Montgomery, Selma ou Jackson ce sont des traces autrement plus importantes que je suivrai, celles de la lutte des Noirs pour les droits civiques. A la Nouvelle Orléans enfin, plus que les traces de Katrina ce sont les transformations de la ville après le passage de l'ouragan qui susciteront ma curiosité.
J'ai regardé de vieilles photos, feuilleté quelques guides, fureté sur Internet, et bien sûr lu pas mal de romans (comment partir en Alabama sans avoir lu tout Ernest Gaines ?).
J'y vais, je reviens et je vous dis...
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