Bien que son titre
suggère un passé tragique et sanglant, le roman de MAOB est un roman
extrêmement original puisqu’écrit comme un poème. Après tout, s’il existe des
poèmes en prose, pourquoi un roman ne pourrait-il avoir recours à la poésie,
versifiée ou pas ? C’est en tout cas le chemin emprunté par MAOB, pour qui
le rythme et les sonorités d’une langue sont visiblement essentiels.
Le roman a toutes les
apparences d’un récit autobiographique bien que l’écrivain soit né longtemps
après 1954 et la chute de Diên Biên Phu, point de départ du narrateur, un des
rares survivants du massacre, qui 20 ans
plus tard revient sur ses traces, dans l’espoir de retrouver celle qu’il a tant
aimée : Maï Lan.
Diên Bîen Phu est une
ode à l’amour mais aussi à l’amitié à travers le personnage de Diop, l’ami
sénégalais. C’est un roman méditatif, qui revient sur les certitudes
colonialistes, sur l’absurdité des guerres. L’écriture lyrique rend
parfaitement la nostalgie, la tristesse mais aussi l’espoir de cet homme qui a
laissé en France femme et enfants pour essayer de se trouver lui-même, d’être
enfin celui qu’il pouvait être.
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