22 septembre 2018

Marc Alexandre Oho Bambe, Diên Biên Phù


Bien que son titre suggère un passé tragique et sanglant, le roman de MAOB est un roman extrêmement original puisqu’écrit comme un poème. Après tout, s’il existe des poèmes en prose, pourquoi un roman ne pourrait-il avoir recours à la poésie, versifiée ou pas ? C’est en tout cas le chemin emprunté par MAOB, pour qui le rythme et les sonorités d’une langue sont visiblement essentiels. 

Le roman a toutes les apparences d’un récit autobiographique bien que l’écrivain soit né longtemps après 1954 et la chute de Diên Biên Phu, point de départ du narrateur, un des rares survivants du massacre, qui 20 ans plus tard revient sur ses traces, dans l’espoir de retrouver celle qu’il a tant aimée : Maï Lan. 

Diên Bîen Phu est une ode à l’amour mais aussi à l’amitié à travers le personnage de Diop, l’ami sénégalais. C’est un roman méditatif, qui revient sur les certitudes colonialistes, sur l’absurdité des guerres. L’écriture lyrique rend parfaitement la nostalgie, la tristesse mais aussi l’espoir de cet homme qui a laissé en France femme et enfants pour essayer de se trouver lui-même, d’être enfin celui qu’il pouvait être. 

 
 
 

 

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