Encore un livre qui appelle à la réflexion, sur la Turquie bien sûr et les abus de son pouvoir politique, mais aussi sur la fonction de la littérature.
Le roman de Delphine Minoui met en scène un couple d'intellectuels turcs, Göktay et Ayla, tous deux enseignants à Istanbul dans des universités différentes. Göktay, très engagé contre les abus du pouvoir a signé une pétition et se retrouve rapidement en prison où il engage une grève de la faim. Ayla moins politisée que son époux et plus préoccupée par son rôle de mère prend peu à peu conscience de la situation et s'active pour faire libérer son mari. C'est cette prise de conscience tardive et l'engagement progressif du personnage qui constituent me semble-t-il, l'essentiel du roman. Götkay est d'emblée présenté comme un héros; Ayla incarne juste une femme ordinaire, centrée sur sa famille plus que sur la politique mais que la politique rattrape et contraint à prendre position et à agir.
Le roman est bien construit, agréable à lire, émouvant et de toute évidence bien informé puisque son auteur est journaliste, spécialiste du Moyen-Orient, installée depuis 2015 à Istanbul (après Téhéran, Beyrouth et Le Caire !). Un livre à lire avant le 14 Mai ? Sans doute, pour mieux comprendre ce qui se passe là-bas, à l'autre bout de la Méditerranée.
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