29 avril 2025

Ehsan Norouzi, Transpotter

 

A chacun sa manie. Ehsan Norouzi fait partie de ces fous du rail qui depuis l'enfance ne rêvent que d'une chose, conduire une locomotive et tout savoir sur les trains. Trainspotter n'est donc pas un récit de voyage comme on pouvait s'y attendre, mais plutôt un documentaire très complet sur l'histoire du réseau ferroviaire iranien. L'auteur a obtenu l'autorisation qui lui ouvre toutes les portes de toutes les gares et de tous les trains avec la possibilité d'interroger tous ceux qui ont contribué et contribuent encore à faire fonctionner le réseau. Sous sa plume, l'histoire de la Transiranienne, qui permet d'aller de la mer caspienne au golfe persique et de la Turquie à l'Afghanistan devient un récit héroïque bourré d'informations techniques, de rappels historiques et d'anecdotes drôles, émouvantes ou édifiantes. Quelques cartes précisent les noms de lieux et permettent au lecteur d'imaginer le trajet des différentes lignes. 

Transpotter n'est pas un roman, pas vraiment un récit de voyage, mais, pour peu qu'on s'intéresse à l'Iran, le livre se lit avec beaucoup d'intérêt. Sans en avoir l'air, il rappelle que l'Iran n'a pas toujours été sous la coupe des mollah et qu'il a compté un temps parmi les nations progressistes.

25 avril 2025

Comment devenir riche (grâce à sa grand-mère)

Du cinéma thaïlandais je ne connaissais jusqu'à présent qu'Apichatpong Weerasethakul; j'ajouterai désormais un autre nom, plus facile à retenir : Pat Boonnitipat qui vient de réaliser un film au titre plus subtil que son titre : Comment devenir riche (grâce à sa grand-mère). 

Le titre en effet peut laisser croire à une farce du genre "on va plumer la vieille", et le début du film part un peu de ce côté plutôt sordide. Mais la réussite du film tient à l'ambiguïté des personnages et des situations. A commencer par la grand-mère, autoritaire et plus têtue qu'une mûle. Sa fille et ses deux fils sont bien trop contents de se défausser sur le petit-fils pour s'occuper de la vieille dame.  C'est donc M, car tel est son nom qui vient s'installer dans la maison de sa grand-mère pour ... s'occuper d'elle ?  ou pour récupérer la maison ? De quel côté basculera le film, vers le matérialisme le plus cynique ou vers la tendresse et la morale ? Le réalisateur se joue des hésitations du spectateur qui bascule constamment d'un côté à l'autre.

Le rôle de M, est tenu par un acteur dont le jeu m'a paru remarquable, tout en finesse, tout en ambiguïté justement. Son nom : Putthipong Assaratanakul. Oui, pas facile à mémoriser !




24 avril 2025

Le joueur de go

Le film de Kazuya Shiraishi, un film de sabre japonais, un film de samouraïs ? Pas vraiment, parce que si Yanagida, le personnage principal est bien un ancien samouraï, il vit désormais une vie plutôt plan-plan. Austère et taciturne, il excelle au jeu de go... ce qui va, contre son gré l'entraîner dans une intrigue à peu près aussi compliquée que les règles du go ! Fausses accusations, soupçons, tromperies, défis... on n'est pas loin de la prise de tête. Alors je me me suis contentée de me perdre dans la restitution très soignée d'un Japon ancien aussi conventionnel que les estampes des maîtres japonais. 

Mais il faut bien reconnaître que costumes et décors, aussi soignés soient-ils, ne suffisent pas à faire un film, que les parties de go ralentissent le rythme et que l'on ne doute pas un seul instant de la capacité du joueur de go à déjouer tous les pièges et, surtout, surtout,  à préserver son honneur ! 


23 avril 2025

Antoine Choplin, La Barque de Masao

Voilà un livre qui se lit rapidement, et qui s'oublie presque aussi vite sans doute. Son principal intérêt à mes yeux est qu'il se passe au Japon et plus précisément dans les îles de la mer intérieure du Japon : Naoshima,  Teshima, Ogijima ... autant de lieux devenus passages obligés pour les amateurs d'art contemporain et d'architecture.

Mais à lire le roman d'Antoine Choplin, on se demande si les retrouvailles entre le père ouvrier et la fille architecte est le véritable sujet du roman, ou juste un prétexte pour parler des musées et des oeuvres, il est vrai tout à fait exceptionnelles, qui ont fait la fortune de ces îles-musées.

La Barque de Masao un livre agréable à lire ... avant un voyage au Japon ? Au retour d'un voyage au Japon ?  A la place d'un voyage au Japon ?  C'est à chacun  d'en décider... Mais si ni le Japon, ni l'architecture, ni l'art contemporain ne vous intéressent, vous pouvez laisser le livre sur les étagères de la bibliothèque. 






22 avril 2025

Dimanches

Hasard des programmations cinématographiques, mais coup sur coup, deux films passéistes, c'est un peu trop pour moi. 

J'accorde à Vermiglio, le bénéfice du doute parce que le portrait qu'il fait de la conditions des femmes permet en réalité de mesurer tout ce que nous avons gagné en force et en indépendance depuis l'après-guerre.  Mais Dimanches est un film délibérément passéiste ou plutôt une charge - assez drôle parfois et même émouvante - contre le progrès lorsqu'il est imposé. En toute bienveillance, mais imposé. 

Dimanches est un film ouzbek, une rareté suffisante pour s'y intéresser. Shokir Kholikov, dont c'est le premier long métrage, met en scène un vieux couple de paysans qui vivent comme ils ont toujours vécu et comme avant eux ont vécu leurs parents etc... Leur fils - ils sont apparemment deux, mais leurs apparitions sont si brèves qu'on ne les identifie pas vraiment, et cette absence de personnalisation fait partie du jeu - leurs fils donc remplacent régulièrement le matériel obsolète de leurs parents par du matériel plus performant : une gazinière supposée s'allumer sans allumettes, une télé à écran plat, un smartphone, un réfrigérateur qui ne fait pas de bruit etc... Le problème, et bien des spectateurs en conviendront, c'est que les nouvelles technologies sont parfois difficiles à maîtriser, surtout sans mode d'emploi ! Le vieux père - bougon et autoritaire - a de toute façon renoncé et compte sur sa femme, plus alerte et plus conciliante pour s'en sortir. Toujours est-il que la soit-disant bienveillance des fils perturbe de plus en plus le vieux couple, et finit par les mettre en danger. 

J'avoue ne pas avoir suivi la piste qui suggère que les fils cherchent moins à aider leurs parents qu'à récupérer à leur profit leur propriété. Mais les désarrois du couple devant les progrès techniques m'ont paru bien observés et posent la même question qui faisaient déjà se quereller Voltaire et Rousseau : les progrès des sciences et des techniques contribuent-ils au mieux-être de l'humanité ? Dimanches est  certes un voyage dans l'Ouzbekistan rural, mais il n'est pas besoin de grande réflexion pour pointer les similitudes avec notre propre société. 

Le film est un peu lent - vieillesse oblige ? - mais visuellement intéressant. Et les "acteurs" ... dont c'est la première apparition à l'écran, confondants de naturel. Finalement, pour un film passéiste et après réflexion, pas mal du tout !




21 avril 2025

Vermiglio ou la mariée des montagnes

La vie rude des habitants d'un petit village perdu des montagnes du Trentin pendant la deuxième guerre mondiale. Pour un peu, le film de Maura Delpero passerait pour un documentaire, faisant l'éloge (?) de l'austérité et d'un société fondée sur la religion, la famille et, quand même, l'instruction puisque le père de famille est instituteur.

La beauté des images est certes un atout pour qui aime la montagne, mais ne suffirait pas à sortir le film de son aspect documentaire si la réalisatrice, n'avait construit une histoire autour d'un déserteur recueilli par les habitants dont la fille de l'instituteur tombe amoureuse. Mariage. Grossesse. Fin de la guerre ... Le jeune marié doit partir pour régulariser sa situation, l'absence se prolonge... Et nous voilà dans le mélo. Ou la tragédie. Ce n'est certainement pas un mauvais film, mais j'ai peiné à m'intéresser aux personnages, sans doute un peu trop schématiques.



19 avril 2025

Au pays de nos frères

 2001, 2011, 2021. Voilà trente ans que cela dure. Trente ans que des Afghans ont dû quitter leur pays et se réfugier en Iran. Trois décennies, mais rien ne change. Le dispositif utilisé par les cinéastes, Raha Alirfazli et Alireza Ghazemi est aussi simple qu'efficace : un triptyque  chronologique qui permet de montrer la difficulté de vivre sous la menace permanente d'une expulsion, porte ouverte à tous les abus. A chaque décennie, des personnages différents, des situations différentes, mais toujours la même dépendance, la même nécessité de se soumettre, de se taire pour ne pas risquer l'expulsion. 


Le film est poignant, mais ne sombre pas pour autant dans le pathos. C'est un constat.   Réaliste. Véridique.  Juste. Au spectateur de poursuivre la réflexion. Mais une fois encore je m'interroge. Quel est l'efficacité d'un film que ne vont voir que ceux qui sont déjà convaincus que le monde ne tourne pas si bien que cela ?

Les aborigènes du Clos des Capucins et ceux de la place Victor Hugo

Il pleut, il mouille. L'occasion de faire un petit tour dans les galeries et les musées. Et si la culture aborigène vous a toujours intrigués, c'est le moment d'aller jusqu'aux Clos des Capucins où sont exposés des tableaux aborigènes australiens. L'exposition est mise en place par la galerie Vent des cimes, qui dans ses propres locaux, place Victor Hugo expose actuellement des peintures aborigènes indiennes. 

 A chacun de choisir s'il préfère la minutie quasi monochrome des peintres Warli ....


ou la puissance colorée - et pour nous abstraite - des peintres australiens.

 https://galerie-ventdescimes.com/art-aborigene-catalogues-des-oeuvres/

 

 


José Antônio da Silva

Petite pause cinéma, le temps de passer voir la nouvelle exposition proposée par le Musée de Grenoble. Une exposition relativement petite - tant mieux !  - mais une belle découverte : celle d'un peintre brésilien, plus connu dans son pays qu'en France et c'est une chance d'avoir pour la première fois en Europe une exposition qui lui soit entièrement consacrée.


 Jose Antonio da Silva  est un peintre brésilien. Ce qui n'explique pas grand chose. en revanche, ce qui le définit, me semble-t-il, c'est avant tout la couleur ou plutôt les couleurs : fortes, vibrantes, du rouge, du vert, du bleu, du jaune. 


Son trait est figuratif, naïf, mais surtout vigoureux. Des qualités esthétiques indéniables, auxquelles s'ajoute un engagement social qu'il a porté au coeur de son oeuvre. Car ce qu'il peint c'est la vie de tous les jours des paysans du Sertao, les travaux des champs, les villages, les fêtes ... 

Les couleurs alors se font plus discrètes, plus sobres, une façon d'accorder plus d'importance aux détails de la vie villageoise : quelques cahutes au bord de la forêt, une luxuriance sylvestre rendue par la prolifération des verts.

  

Certains tableaux vus de loin,  frôlent le surréalisme. Mais de loin seulement, parce que, de près, ce sont les nuées d'insectes qui justifient la présence de cet épouvantail dont on imagine sans peine les rotations.  Vaines probablement ! Une scène agricole banale ... magnifiée par le cadrage et les couleurs

 

Les tableaux exposés au musée de Grenoble laissent entrevoir la liberté du peintre, qui, dans ces choix artistiques, semble ne se soucier que des chemins où le mène sa fantaisie. Le voilà soudain qui s'essaye à la nature morte, genre consacré s'il en est, mais à la façon des pointillistes.

 

Du bleu et du blanc. Des points, des taches. Le résultat est saisissant et le champ de coton surgit sous nos yeux avec un bel effet de perspective.

 

Et puis il y a encore dans les tableaux de Jose Antônio da Silva, cette tentative pour rendre le mouvement. Celui du vent qui emporte le parapluie et fait tourbillonner le linge dans lequel une femme enveloppe son enfant. 

 Ou celui de la pluie quand elle tombe si drue qu'elle brouille la vue et mélange les couleurs. 


José Antônio da Silva est un peintre qui nous ferait presque aimer la pluie !


18 avril 2025

Radio Prague

Est-ce qu'il passe encore sur les écrans ? En tout cas c'est un film à ne pas rater,  parce que susceptible de plaire à plusieurs générations, en particulier à celles qui ont suivi en direct les événements du Printemps de Prague, un printemps "révolutionnaire" qui s'est achevé  dans la nuit du 21 au 22 août 68 avec l'entrée des chars russes dans la ville ! Vieille habitude soviétique de résoudre les questions politiques avec des armes.

Mais même les générations qui n'ont "entendu parler" de cet épisode que dans les livres d'histoire suivront avec intérêt la petite équipe de radio qui jusqu'au dernier moment tente de résister. Le film est construit comme un thriller et bien que l'on connaisse tous le dénouement, il est redoutablement efficace pour montrer les enjeux de cette bataille perdue et la détermination de ceux qui croyaient encore à la démocratie. Il montre tout aussi efficacement comment l'Etat soviétique parvenait à manipuler les plus fragiles de ses citoyens pour les contraindre à la délation. Radio Prague est certes un film historique, et l'URSS n'existe plus, mais rien n'empêche le spectateur de faire le parallèle entre les méthodes d'hier et celles de leurs successeurs, à Prague, en Ukraine ou ailleurs ... quand aujourd'hui ressemble furieusement à hier.

 Le réalisateur, Jiri Mádl - trop jeune - pour avoir vécu le Printemps de Prague, est parvenu à restituer l'atmosphère, les couleurs et même la qualité d'image des films de l'époque, tout en faisant un usage modéré, mais efficace, des images d'archives. Un début de carrière qui s'annonce plutôt bien pour ce cinéaste.



17 avril 2025

Ce n'est qu'un au revoir

 

Après L'île au trésor et A l'abordage, Ce n'est qu'un au revoir est le troisième film de Guillaume Brac que je vois.  Toujours avec le même intérêt parce que ce documentariste a une approche étonnante de ses sujets : il parvient  en effet à maintenir micros et caméras à la distance indispensable à la restitution objective de la réalité, tout en jouant de la proximité qui lui permet d'obtenir un récit à la fois intime et totalement naturel. Et ceci, quel que soit l'environnement géographique ou culturel. 

En l'occurrence, Ce n'est qu'un au revoir est composé de deux films, aussi passionnants l'un que l'autre. Le premier s'intéresse à des lycéens de Die, internes pour la plupart, qui vivent avec une certaine exaltation leurs derniers jours avant le bac. Une exaltation teintée de mélancolie puisqu'ils vont se disperser en fonction de leurs choix universitaires, s'éloigner sans être sûrs de se retrouver. La terminale porte bien son nom : c'est la fin d'un cycle, fin aussi d'une certaine insouciance. 

Le deuxième film est centré sur l'amitié qui unit deux adolescentes en classe de seconde dans un lycée d'Hénin-Beaumont.  Le départ programmé de Linda n'est pas une bonne nouvelle pour Irina qui va se retrouver seule. Très proches depuis longtemps, ces deux jeunes filles sont pourtant très différentes et leurs échanges sont loin d'être superficiels. L'une veut être chirurgienne, l'autre s'occuper d'enfants en difficulté. 

Que deviendront ces deux jeunes filles? Que deviendront les lycéens chahuteurs de la Drôme ? On aimerait le savoir...  et suggérer au réalisateur de les retrouver dans quelques années.

09 avril 2025

Ojoloco 2025 : Simon de la montana

 Le film de clôture du festival m'a laissée un peu perplexe. Car pendant toute la durée du film je me suis demandé qui avait vraiment sa carte d'invalidité et qui ne l'avait pas. Car la petite bande de jeunes que rejoint Simon est apparemment composée d'individus "déficients", mais pleins de vie et de drôlerie. Les rejoindre permet à Simon d'échapper à la solitude autant qu'au contrôle parental. Mais Simon n'a pas sa carte d'invalidité. En a-t-il besoin ? Rien n'est moins sûr. Pourtant son ami Pehuen entreprend de le cornaquer pour obtenir le fameux sésame. Fraude ? Imposture ? Le problème n'est pas là je crois, mais la question qui se pose est celle de la différence entre valide et invalide. Sur quels éléments sont fixés les critères administratifs qui permettent d'obtenir la fameuse carte d'invalidité ? Comment définir la normalité ? Surtout quand il s'agit d'un handicap mental. 

Le film de Federico Luis n'est en rien complaisant. Plutôt du genre perturbant pour qui ne rechigne pas à s'interroger. Et comme il sort très prochainement sur les écrans... à chacun de se faire une idée par soi-même.



08 avril 2025

Ojoloco 2025 : Mamifera

Dernier film en compétition, Mamifera est un film relativement classique dans sa forme, mais qui aborde un sujet bien dans l'air du temps : celui de la reproduction. Ou plutôt du choix qui est désormais celui de l'être humain, de se reproduire ou pas.  La réponse est loin d'être évidente et les 3 jours de réflexion imposés avant l'intervention permettent de tout remettre à plat. Mais le film de Liliana Torres n'est ps un documentaire du planning familial. Non c'est un film joyeux et plein de vie, avec des acteurs très convaincants. 


Et cerise sur le gâteau,  le film doit sortir bientôt sur les écrans (ce qui n'est, hélas, 
pas le cas de la plupart des films vus pendant le festival.

Ojoloco 2025 : Isla negra

Il s'en faut de peu pour que le film de Jorge Riquelme Serrano bascule vers la caricature en opposant, sur le même territoire, deux groupes sociaux radicalement différents : d'un côté, dans une maison somptueuse avec vue sur la mer, un promoteur immobilier et sa maîtresse; de l'autre, un couple et leur vieux père qui après avoir été chassés de leur domicile, ont installé un campement rudimentaire sur la plage en contrebas. 

Les riches et les pauvres, les gens d'en haut et ceux d'en bas, on commence par craindre le pire et on s'inquiète de la vision manichéenne du réalisateur. Qui se révèle beaucoup plus nuancé que cela parce que d'affrontements en affrontements, il laisse entendre que le monde est toujours plus complexe qu'il n'en a l'air. Ce qui permet au spectateur de changer plusieurs fois de point de vue au cours de film et de prendre fait et cause, alternativement pour chaque partie. Qui a tort? Qui a raison ? A chaque spectateur de décider par lui-même. 

Qu'un réalisteur, (ou un auteur), pousse le spectateur à s'interroger sans lui imposer un point de vue, et qu'il le laisse au final libre de ses choix, voilà qui me convient infiniment mieux que le réalisateur qui  tient absolument à faire passer un message. Certains cinéastes comme certains écrivains ont tendance à confondre information et propagande. Ce n'est pas le cas de Jorge Riquelme Serrano.

 





06 avril 2025

Ojoloco 2025 : Salao de baile

 Autrement dit Salle de bal ! Mais ne vous attendez à des valses viennoises ou des tangos argentins. Dans ce documentaire tonique et dynamique, coloré et ... agité, il bien question de danse, mais de celles qui constituent la culture "ballroom" dans sa version brésilienne. Pour qui n'est pas familier de cette culture il est un peu difficile de s'y retrouver tant les structures qui regroupent souvent de façon informelle ou éphémère les danseurs, sont diversifiées et tant les catégories qui permettent d'entrer dans les compétitions sont multiples. On se perd un peu, il est vrai dans le rythme effréné du film de Juru et Vita, mais il est bon de temps en temps de sortir de sa zone de confort et de se laisser emporter par la découverte d'univers différents du nôtre. 



Ojoloco 2025 : Fenomenos naturales

Un film cubain c'est plutôt une rareté depuis trop longtemps. Alors il n'était pas question de rater Fenomenos naturales de Marcos Antonio Diaz Sosa. Sans attaquer directement le régime, le réalisateur s'intéresse à une jeune couple qui rêve de l'avenir radieux que lui a promis la révolution.  Oui mais...

Alors qu'ils rêvaient d'une relative prospérité et d'un appartement à La Havane, après un accident de la vie comme il y en a tant, les voilà,  réfugiés dans une cahute à la campagne en train d'élever des cochons. Survient une tornade... et le film change de direction puisque Vilma, comme la Dorothée du Magicien d'Oz se retrouve propulsée dans un monde radicalement différent, où le champagne coule à flot et où les machos mènent le monde. Et voilà la jeune infirmière soudain transformée en tireuse d'élite ! Changement de registre, la comédie absurde prend le pas sur la tragédie. Se moquer et rire pour ne pas pleurer. C'est toute la force de ce film.


Ojoloco 2025 : Historias de Shipibos

Historia de Shipibos est un de ces film qui penche du côté du documentaire ethnique, même s'il a vaguement recours à la fiction pour montrer à quoi correspond la culture des Shipibos, un peuple indigène d'Amazonie qui vit en marge de la culture dominante. Le film est très démonstratif, didactique, construit en trois volets qui montrent d'abord l'enfance et l'éducation du jeune Bewen par son grand-père, dans le respect des valeurs et des tradition, puis son départ vers la ville, lieu de toute les dérives, avant son retour à la forêt de son enfance.  Aussi louables que soient l'intentions du réalisateur, Omar Ferroro, son film ne m'a pas vraiment passionné. D'autant que le retour à la vie d'avant, supposée infiniment meilleure que celle d'aujourd'hui, ne m'a jamais paru très convaincant. Ni dans la forêt amazionenne, ni ailleurs dans le monde. Je crains même que ce ne soit un leurre dangereux.