08 avril 2025

Ojoloco 2025 : Mamifera

Dernier film en compétition, Mamifera est un film relativement classique dans sa forme, mais qui aborde un sujet bien dans l'air du temps : celui de la reproduction. Ou plutôt du choix qui est désormais celui de l'être humain, de se reproduire ou pas.  La réponse est loin d'être évidente et les 3 jours de réflexion imposés avant l'intervention permettent de tout remettre à plat. Mais le film de Liliana Torres n'est ps un documentaire du planning familial. Non c'est un film joyeux et plein de vie, avec des acteurs très convaincants. 


Et cerise sur le gâteau,  le film doit sortir bientôt sur les écrans (ce qui n'est, hélas, 
pas le cas de la plupart des films vus pendant le festival.

Ojoloco 2025 : Isla negra

Il s'en faut de peu pour que le film de Jorge Riquelme Serrano bascule vers la caricature en opposant, sur le même territoire, deux groupes sociaux radicalement différents : d'un côté, dans une maison somptueuse avec vue sur la mer, un promoteur immobilier et sa maîtresse; de l'autre, un couple et leur vieux père qui après avoir été chassés de leur domicile, ont installé un campement rudimentaire sur la plage en contrebas. 

Les riches et les pauvres, les gens d'en haut et ceux d'en bas, on commence par craindre le pire et on s'inquiète de la vision manichéenne du réalisateur. Qui se révèle beaucoup plus nuancé que cela parce que d'affrontements en affrontements, il laisse entendre que le monde est toujours plus complexe qu'il n'en a l'air. Ce qui permet au spectateur de changer plusieurs fois de point de vue au cours de film et de prendre fait et cause, alternativement pour chaque partie. Qui a tort? Qui a raison ? A chaque spectateur de décider par lui-même. 

Qu'un réalisteur, (ou un auteur), pousse le spectateur à s'interroger sans lui imposer un point de vue, et qu'il le laisse au final libre de ses choix, voilà qui me convient infiniment mieux que le réalisateur qui  tient absolument à faire passer un message. Certains cinéastes comme certains écrivains ont tendance à confondre information et propagande. Ce n'est pas le cas de Jorge Riquelme Serrano.

 





06 avril 2025

Ojoloco 2025 : Salao de baile

 Autrement dit Salle de bal ! Mais ne vous attendez à des valses viennoises ou des tangos argentins. Dans ce documentaire tonique et dynamique, coloré et ... agité, il bien question de danse, mais de celles qui constituent la culture "ballroom" dans sa version brésilienne. Pour qui n'est pas familier de cette culture il est un peu difficile de s'y retrouver tant les structures qui regroupent souvent de façon informelle ou éphémère les danseurs, sont diversifiées et tant les catégories qui permettent d'entrer dans les compétitions sont multiples. On se perd un peu, il est vrai dans le rythme effréné du film de Juru et Vita, mais il est bon de temps en temps de sortir de sa zone de confort et de se laisser emporter par la découverte d'univers différents du nôtre. 



Ojoloco 2025 : Fenomenos naturales

Un film cubain c'est plutôt une rareté depuis trop longtemps. Alors il n'était pas question de rater Fenomenos naturales de Marcos Antonio Diaz Sosa. Sans attaquer directement le régime, le réalisateur s'intéresse à une jeune couple qui rêve de l'avenir radieux que lui a promis la révolution.  Oui mais...

Alors qu'ils rêvaient d'une relative prospérité et d'un appartement à La Havane, après un accident de la vie comme il y en a tant, les voilà,  réfugiés dans une cahute à la campagne en train d'élever des cochons. Survient une tornade... et le film change de direction puisque Vilma, comme la Dorothée du Magicien d'Oz se retrouve propulsée dans un monde radicalement différent, où le champagne coule à flot et où les machos mènent le monde. Et voilà la jeune infirmière soudain transformée en tireuse d'élite ! Changement de registre, la comédie absurde prend le pas sur la tragédie. Se moquer et rire pour ne pas pleurer. C'est toute la force de ce film.


Ojoloco 2025 : Historias de Shipibos

Historia de Shipibos est un de ces film qui penche du côté du documentaire ethnique, même s'il a vaguement recours à la fiction pour montrer à quoi correspond la culture des Shipibos, un peuple indigène d'Amazonie qui vit en marge de la culture dominante. Le film est très démonstratif, didactique, construit en trois volets qui montrent d'abord l'enfance et l'éducation du jeune Bewen par son grand-père, dans le respect des valeurs et des tradition, puis son départ vers la ville, lieu de toute les dérives, avant son retour à la forêt de son enfance.  Aussi louables que soient l'intentions du réalisateur, Omar Ferroro, son film ne m'a pas vraiment passionné. D'autant que le retour à la vie d'avant, supposée infiniment meilleure que celle d'aujourd'hui, ne m'a jamais paru très convaincant. Ni dans la forêt amazionenne, ni ailleurs dans le monde. Je crains même que ce ne soit un leurre dangereux.