02 novembre 2006

La route pour seul horizon

" Après une nuit brève, le soleil se leva sur un pays si étrange et si désolé que la femme assise à côté de moi se pencha en avant, les mains crispées sur le ventre, et laissa échapper une exclamation étouffée. Trois heures durant, nous restâmes assis, le cou tendu vers le hublot, à regarder le Karakoram et les contreforts ouest de l'Himalaya miroiter, avant de cèder la place à des montagnes ocre jaune qui se fondaient en collines, lesquelles disparaissaient enfin dans la dépression du Takla-Makan, la région désertique la plus vaste qui soit sur terre. Au nord, les lames des Tian Shan surgirent un instant des amas de nuages, mais le soleil levant, les colorant de rose, leur ôta toute agressivité. Puis, elles disparurent comme le reste et l'avion vola à la lisière sud de la Mongolie et du désert de Gobi. Et cependant, sur cette terre peuplée d'un quart de l'humanité, nous n'avions pas encore vu le moindre signe de vie."

Les contreforts de l'Himalaya, la dépression du Taklamakan, les lames des Tian Shan... un pays étrange et désolé, l'ocre jaune....
Colin Thubron a choisi l'avion, nous avons choisi la route, mais les impressions ne diffèrent pas beaucoup : des heures durant, des jours durant, vautrés sur nos sièges, écrasés par la chaleur (et toujours sans thermomètre ! ), le cou tendu vers les fenêtres (mais parfois somnolant ! ) à regarder la route à l'infini et ... sur cette terre peuplée d'un milliard trois cent millions d'habitants, pas le moindre signe de vie !


Si ce n'est parfois, un camion qui surgit tout là-bas à l'horizon ...




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