J'aime Pékin.
Pour quelles raisons ? Je ne sais pas trop.... Une ville chargée d'histoire ? Peut-être. Mais surtout une ville qui bouge, qui change, qui se transforme. Une ville terriblement vivante. Une ville où tout est à la fois étrange et familier. Où tout étonne et rien ne surprend. Ni le kitsch absolu ni l'extrème sophistication.
Une ville où les hôtels installés dans les anciennes "maisons sur cour carrée" prennent des allures de Palais d'été...
Où les restaurants accumulent sur une seule façade tous les emblèmes du kitsch chinois : lanternes rouges, dragons et cyclo-pousse etc... Quatre étages de salles immenses où règne une activité frénétique et s'agitent des bataillons de cuisiniers et de serveurs qui se relaient pour apporter à votre table, dim-sums, jiaozi et autres délices cantonnais ...
Une ville où l'herbe pousse sur le toit des vieux hutongs, ceux qui n'ont pas encore été démolis...
Voilà, parmi beaucoup d'autres, quelques raisons d'aimer cette ville, mais une ville n'est rien sans ses habitants ...
Or les Pékinois ont une façon de s'approprier la ville qui leur est propre.
Les rues de Pékin sont des endroits où l'on circule, où l'on travaille, bien évidemment. Ce sont aussi des lieux où l'on joue ...
... où les vieilles dames à cheveux blancs, assises sur des tabourets, à l'entrée des hutong, bavardent aimablement tout en surveillant les allées et venues. Brassard au bras puisqu'il s'agit d'une fonction officielle.
Une ville où dès le mois d'août on pense à rentrer du charbon pour l'hiver car les vents froids de Sibérie auront tôt fait de faire oublier la moiteur estivale ...
Une ville où , quel que soit le bruit et la fureur, on sait prendre ses aises : rouler son marcel jusqu'aux aisselles, relever les jambes de son pantalon pour prendre le frais...
et se contenter d'une méchante carriole pour faire la sieste ...
Mais l'image de Pékin que je préfère, c'est celle de ce petit Pékinois : crâne rasé, marcel blanc, visage sérieux, le regard captivé par ....
.... l'oiseau qui s'agite dans sa cage ? Sans doute, mais qui vous dit que c'est un oiseau ?
Vous ne voyez qu'une tache floue, un peu de vert ... et n'en saurez pas plus, quoi que vous fassiez ! Vous aurez beau écarquiller les yeux, prendre une loupe, scruter attentivement, vous n'en saurez pas plus.
Si vous le saviez, l'image perdrait son intérêt.
Qu'y a-t-il dans la cage ?
Quel sera le destin de cet enfant ? Dans quelle Chine grandira-t-il ? A quoi resssemblera Pékin quand il sera devenu "grand" ? Vous ne le savez pas, moi non plus et c'est pour cela que la Chine m'intéresse.
J'aime la Chine pour ses "chinoiseries"; je l'aime encore plus pour les questions qu'elle me pose car je préfère les questions aux réponses.
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