06 novembre 2006

Oasis































Parenthèse dans cet univers minéral, dans ce désert de sable et de pierres : les oasis.
Au fond coule une rivière. Un arbre (un peuplier le plus souvent).
La terre irriguée devient féconde : des champs, un verger peut-être, des hommes pour les cultiver, un village... c'est aussi simple que cela.

Ensuite cela se complique, parce que les hommes bâtissent des sanctuaires pour leurs dieux; d'autres hommes surviennent, qui on leur propre dieu. Les sanctaires sont profanés, pillés; les images des dieux défigurées. Les siècles passent, les sanctuaires sont oubliés, puis redécouverts par des savants, soucieux de préserver les reliques qu'ils emmènent loin par delà les montagnes et les mers. Que reste-t-il dans les grottes de Mogao, de Bezelik ou de Kizil ? pas grand chose. Mais ce pas "grand chose" est souvent tout à fait fascinant.
Il y a bien sûr des Buddhas, des Bodhisattvas et de très belles Apsaras; mais le monde des dieux m'intéresse nettement moins que celui des hommes et dans les grottes "aux mille buddhas", j'ai préféré tourner ma lampe vers les scènes de la vie quotidienne comme celle-ci :

qui représente la rencontre, sans doute peu amicale, entre un groupe de marchands à droite et des bandits armés surgissant de derrière les rochers à gauche.
"The difficulty living and dangerous situation of foreign merchants who came-and-went both Middle and West Asia via the Silk-roads is vividely depicted. The illustrative words above the central section of the illustration come out of Saddharmapundarika-Kwan-yin's universals (a significant Buddhist doctrine) that "merchants would be released from robbery and be safe together with their treasures and goods if they mumble the name and alias of Kwan-yin Bodhisattva while encountering the bandits on the way."
Il va sans dire que l'anglais approximatif du commentaire trouvé dans Dunhuang and Silk Road en même temps que ces reproductions, le rend à mes yeux encore plus savoureux. Quant à savoir si marmonner le nom deKwan-yin est sufisant pour protéger les voyageurs, c'est une autre histoire...

En tout cas, je garde un souvenir ébloui, non pas d'Abolokitesvara flottant sur sa feuille de lotus, un brin efféminé malgré sa moustache et sa barbichette mais de la petite silhouette au bas du tableau, "with pretty eyebrows and cerise lips".
C'est une jeune femme qui vient de mourir. Qu' Abolokitesvara se charge de son âme puisque telle est sa fonction et qu'il la guide s'il le peut vers un monde meilleur; mais pourquoi est-elle morte, si jeune ? Morte avant le terme de la grossesse qui fait gonfler sa robe ?
Peut-être...

































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