23 décembre 2007

Julien Gracq

Non, non, non ! Pas question de rédiger une nécro sur le "grand écrivain".
De toute façon je le connaissais mal, si mal que je le croyais mort depuis longtemps.
Je sais toutefois qu'il a été - et sera pour longtemps encore - une source inépuisable de sujets de dissertations pour le bachelier aussi bien que pour l'agrégatif en mal de concours. Ce qui, en dehors de tout enjeu universitaire, n'incite guère à le lire, d'autant plus qu'il a toujours refusé d' être publié dans des éditions de poche : trop haute idée de lui-même ? trop haute idée de la littérature ?

Pourtant, si je rédige aujourd'hui ce billet c'est parce que je me souviens du jour où je suis enfin parvenue à lire Le Rivage des Syrtes.

Je savais que Julien Gracq était un écrivain majeur et que je ne pouvais plus longtemps faire l'impasse sur ce roman. Par deux fois déjà, je m'étais lancée dans sa lecture et je n'avais pas réussi à aller au delà des premières pages. Trop impatiente sans doute. Pas assez disponible. Car on ne s'installe pas dans la lecture du Rivage des Syrtes comme dans celle d' un roman policier.
Non. Il faut entrer dans ce roman sans avidité.
Progresser patiemment, sereinement.
Se laisser porter.
Se laisser prendre au charme de ces paysages indéfinis, de ces personnages en attente d'un improbable destin, comme suspendus dans le temps.
Il faut passer les cinquante premières pages.
Alors, alors seulement vous serez éblouis
Alors, alors seulement vous serez conquis.
Et garderez comme moi le souvenir émerveillé d'un livre à nul autre pareil.
Le relirai-je ?
Je ne sais pas. Je ne crois pas.
J'aurai trop peur d'en altérer le souvenir.

1 commentaire:

Hector aux bons chevaux a dit…

Personnellement, 50 pages n'ont pas suffi pour moi, je suis passé complètement à coté, ca ne m'a vraiment pas impressionné.
J'en profite pour te dire que ton blog est très bien fait, j'ai bien aimé l'étude des citrons - que je n'aime pas trop, d'ailleurs..
Bonnes fêtes !
Hector