Elles sont toujours là, à portée de mains.
A portée de lecture.
De jour comme de nuit.
Parfois, lasse du désordre permanent, je classe, je trie, j'ordonne.
Mais les piles, bien que différentes, sont toujours là.
Aux livres alors s'ajoutent les revues, les magazines...
Parfois la pile la plus haute s'écroule et l'ordre de mes priorités se trouve soudain changé.
La pile une fois reconstituée, l'urgence de lire soudain se fait plus vive.
Je me souviens d'un texte de Georges Perec publié dans Penser/classer, une dizaine de pages à peines intitulées Notes brèves sur l'art et la manière de ranger ses livres, dans lesquelles chaque lecteur retrouvera ses petites manies et ses grandes velléités de rangement.
Après avoir montré qu'à l'apologie du désordre sympathique s'oppose la tentation mesquine de la bureaucratie individuelle, après avoir avoué qu'en ce qui le concerne, près des trois quarts de ses livres n'ont jamais été réellement classés. Ceux qui ne sont pas rangés d'une façon définitivement provisoire le sont d'une façon provisoirement définitive, Perec conclut qu' entre l'illusion de l'achevé et le vertige de l'insaisissable, il n'est pas mauvais que nos bibliothèques servent aussi de temps à autre de pense-bête, de repose-chat et de fourre-tout.
Et me voici, pour un temps, consolée de mon désordre.
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