Sucre+ café = canard.
Un morceau de sucre trempé dans une tasse de café, un morceau de sucre qui s'imbibe doucement et qu'il convient de porter à ses lèvres juste avant qu'il ne se dissolve et ne s'effondre lamentablement au fond de la tasse.... Voilà ce qu'on appelle un "canard"
Un plaisir hélas devenu de plus en plus rare depuis que les patrons de bistrot ont remplacé le sucre en morceau par des sachets de poudre. Souci d'hygiène ? je ne crois pas. Souci d'économie plus vraisemblablement, mais le prix du "p'tit noir" pris au comptoir n'a pas diminué pour autant.
Que dire ? que faire ?
Rédiger une nécro sur le mode tragique ? un lamento poignant pour dire toute ma douleur devant la disparition du canard ?
Créer un comité de sauvegarde du café-canard, du canard au café avec pétition, manif, photo à faire hisser au fronton des mairies et tout le tintouin ?
Lancer un boycott contre les bars, bistrots, restaurants et autres lieux de convivialité passés à l'ennemi : le sachet de poudre ?
Envisager des actions encore plus violentes, genre raid masqué pour s'emparer de tous les stocks de poudre, créer une pénurie et contraindre les patrons de café de revenir à la sagesse : le sucre en morceau ?
Hélas non ! cet activisme n'est pas vraiment le genre de la maison.
Alors, avant de me résoudre à faire abstinence et me contenter du chocolat, souvent pas terrible, déposé sur la soucoupe pour me faire oublier les délices - un peu régressifs j'en conviens - du canard, je dis tout simplement ma nostalgie de ce petit geste : tremper un sucre dans son café, le laisser fondre sur la langue, relever la tête et sourire, béatement parce que soudain, le monde va mieux ! A l'air d'aller mieux !
Ceci dit, je ne mets jamais de sucre dans mon café !
08 janvier 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire