A défaut de tout comprendre, j'ai rempli ma boîte à souvenirs de paysages et d'images propres à activer les réminiscences de mes lectures.
Les "Trading posts" sont des magasins où s'effectuaient la plupart des transactions commerciales entre Indiens, trappeurs et émigrants.
Celle qu'a installée en 1871, à côté de Ganado, John Lorenzo Hubbell, est devenue site historique national en 1967 et peut donc se visiter.
La porte d'entrée est surmontée comme il se doit d'un crâne de vache, objet d'une grande banalité dans ces contrées désertiques.
Dans la pièce du fond, on trouve une extraordinaire collection de tapis navajos mais aussi des poteries, des vanneries, des bijoux... des pièces superbes qui témoignent de la qualité de cet artisanat auquel John Hubbell a passablement contribué puisque, si l'on en croit les guides, il parlait couramment la langue des Navajos, les conseillait sur le choix des motifs, et a même été jusqu'à faire venir un orfèvre mexicain pour les initier à son art.
Et ne ménageait ni sa peine ni son temps pour les soigner pendant les épidémies de varioles !
"A true friend of the Navajo !" ce qui en cette fin de dix-neuvième siècle n'était pas si courant !
Quelques dizaines de miles plus à l'Est, on arrive à Window Rock, une petite ville assez banale si ce n'est pour cette énorme roche trouée qui la surplombe ...
Au pied de cette roche, le quartier général de la nation Navajo : gouvernement, cour de justice, bureau de police... oui, c'est bien dans l'un de ces bâtiments que Joe Leaphorn ou Jim Chee ont à faire quand il ne sont pas à la poursuite d'un suspect à l'autre bout des "Four corners" ! Et si vous ne savez pas qui sont Joe Leaphorn et Jim Chee, c'est que vous n'avez toujours pas lu les romans de Tony Hillerman (depuis le temps que j'en parle...) Il suffit pourtant d'un seul pour être définitivement accro !
Certains de ces bâtiments sont d'allure très modeste, briques et tôles ondulées, peintures un peu effacées, mais sur toutes les voitures garées sur le parking, l'écusson, "the great seal of the Navajo nation ! "
Pour ajouter à la fierté nationale, il y a, toujours sous la roche, un monument érigé à la mémoires des "code talkers", les fameux "porteurs de code" navajos qui pendant la deuxième guerre mondiale, ont permis de transmettre des messages sans qu'ils soient interceptés par les Japonais.
Quand nous sommes passés, les drapeaux étaient en berne parce que l'un des survivants venaient de mourir : " We just lost another of our code talkers. " m'a-t-on simplement expliqué.
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