19 avril 2012

Bell flower

Romantique ? Nostalgique ? ce ne sont pas les premiers mots qui me viennent à l'esprit pour parler de Bellflower, le film d'Evan Glodell. J'aurais plutôt pensé à déjanté, détonnant, anarchique.... Ou bien tonique, inventif, décapant.
Lire les critiques après avoir vu un film est toujours un exercice intéressant et l'on est parfois surpris de l'écart qu'il peut y avoir entre le film qu'on a vu et ce que les critiques en disent, mais aussi de l'écart entre les avis de deux critiques. "Météore romantique et anarchique" pour l'un, " film hypertrophié, boursouflé, bardé de fulgurantes excroissances" pour l'autre.

Bellflower est un petit film de rien du tout, tourné avec très peu de moyens ( (17000 $) par un bricoleur de génie, qui visiblement s'amuse autant à inventer une histoire qui ne tient que par des bouts de ficelle, qu'à jouer avec les possibilités de sa caméra :  homme à tout faire, il est auteur, réalisateur, producteur, monteur et pour finir acteur. Autant dire que cet homme a des atouts dans son jeu. Et de la créativité à revendre.


Deux amis, genre adolescents attardés, passent leurs journées à fabriquer un lance-flamme d'abord, une voiture-fusée-engin de guerre, ensuite. Passe une blonde "juste un peu vulgaire" dont l'un des deux tombe immédiatement amoureux.



Commence alors l'histoire "romantique" qui pour un temps transforme le film en road-movie. Mais très vite l'histoire d'amour dérape, et le film avec lui. Le monde virtuel, celui des fantasmes et de l'imaginaire envahit le monde réel dans un déploiement d'images aussi violentes que colorées jusqu'à perdre le spectateur avant de le rattraper au dernier moment pour lui proposer un dénouement plus rationnel et somme toute apaisant.


 Et ce qui m'enchante dans ce film, c'est justement la façon dont le réalisateur se joue du spectateur, jongle avec ses attentes et au final le laisse pantois, incapable de choisir entre deux adjectifs pour qualifier le film qu'il vient de voir.



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