Le titre du film n'est pas vraiment trompeur, mais la référence à Ellis Island et aux difficultés des immigrants à leur arrivée en Amérique m'a paru finalement secondaire par rapport au vrai sujet du film que est la relation qui s'établit entre une femme - jeune brebis naïve en apparence, mais en apparence seulement - et un homme, prédateur endurci et sans scrupule. Ainsi le film de James Gray se lit d'une part comme le récit d'une initiation, celle d'une jeune femme prête à tout pour survivre dans un monde étranger et par définition hostile, qui, en dépit des compromissions et des vilénies auxquelles elle est astreinte, n'oublie ni son objectif ni son âme. Mais le film se lit aussi comme l'histoire d'une rédemption, celui du proxénète qui découvre qu'il peut exister entre les êtres d'autres liens que vénaux.
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Bref, on va voir un film historique sur l'immigration et on découvre un
film aux références quasi bibliques : dans les abysses du mal surgit
soudain une lumière. Le jour se lève sur Manhattan quand la barque
d'Ewa, qui est parvenue à récupérer sa soeur Magda s'éloigne d'Ellis
Island. Bruno, le proxénète disparaît lui dans l'ombre du bâtiment. James Gray et son obsession de la dualité ? Sans doute. C'est ce qui fait en fin de compte la richesse du film.
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