12 novembre 2013

Prince of Texas


De même que la première phrase d'un roman peut être décisive, la première image d'un film l'est tout autant. Et celle qui ouvre Prince of Texas est à la fois stupéfiante de beauté et forcément tragique puisqu'il s'agit d'un incendie de forêt.


Un an plus tard, deux cantonniers avancent mètre par mètre dans la forêt calcinée : ils sont chargés de tracer la ligne médiane à grands coups de peinture jaune. Deux cantonniers ? Deux branquignoles plutôt. Et c'est le début d'un de ces films bizarres, cocasse, vaguement surréaliste, qui se maintient toujours dans un équilibre précaire, entre farce et tragédie. Les deux personnages n'ont bien entendu rien en commun, l'un est sérieux, introverti, il apprécie la nature autant que la solitude : un romantique ! l'autre est désinvolte, négligent et ne pense qu'à profiter de son week-end pour draguer les filles : un glandeur de première !
Mais ceci n'est que le début du film, car le travail fait en commun, la promiscuité (ils partagent la même tente), les confidences échangées, les rencontres (réelles ou imaginaires) l'alcool, modifient  peu à peu la donne. Les masques tombent, il n'y a plus que deux pauvres types, largués dans la forêt comme il le sont dans la vie.
Je m'attendais à une pochade un peu facile, mais ces deux loosers m'ont finalement touchée  sans doute parce que David Gordon Green, le réalisateur, a le trait juste. 

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