10 novembre 2013

Omar




Un mur, un mur de béton de plusieurs mètres de haut qu'un jeune homme accroché à une corde franchit rapidement. C'est la première image du film que l'on retient. Et cette image revient plusieurs fois. Forcément. Parce que, quand on est palestinien et que l'on vit en Cisjordanie, il y a toujours un mur qui vous sépare des autres, qui vous sépare de la vie que vous auriez aimé vivre.
Le film de Hany Abu-Assad est un film sur la division. Omar, le personnage principal, celui qu'on  a vu passer de l'autre côté du mur au début du film, est partagé entre son amour pour Nadia et son engagement dans la résistance palestinienne, entre sa fidélité à ses amis, à une cause et la tentation de la trahison. Mais l'on s'aperçoit assez vite que tous les personnages du film sont ambigüs, ce sont des Janus à double visage auxquels il est difficile de faire confiance car au moment même où ils vous tendent la main, ils vont peut-être vous trahir.
Avec Omar on passe constamment d'un côté du mur à l'autre, mais qu'il s'agisse d'une cellule au fond d'une prison israélienne ou du labyrinthe de la ville arabe il s'agit toujours d'un lieu d'enfermement où les femmes plus encore que les hommes sont soumises aux codes qui régissent la société musulmane.
Le film est construit comme un thriller, mais le suspens n'interdit ni la réflexion, ni même l'humour.

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