Elle ne paye pas franchement de mine, avec son échafaudage qui semble avoir été posé là il y a plus de quatre mille ans aussi ! Et puis c'est une pyramide à degré, "primitive" en quelque sorte, et même pas creuse.
Autant dire qu'elle n'est pas souvent visitée. Et ce jour là, il n'y avait pratiquement personne, juste quelques chameliers, quelques muletiers qui auraient bien voulu nous faire monter sur leurs bêtes...
C''est peut être pour cela que je l'ai aimée. Parce qu'elle a l'air si seule au milieu du désert, si seule et abandonnée de tous. Pour la trouver on avait quitté les embouteillages du Caire, longé non pas le Nil mais un canal d'irrigation, traversé une palmeraie; autour de nous tout n'était que verdure et soudain, le choc : plus rien que la pierre et le désert. Sans transition.
Dans les lointains brumeux, toutes les collines ont la forme d'une pyramide. Mais comment font les palmiers pour pousser jusqu'au milieu des ruines ?
Pour accéder à la pyrmide de Djoser - car c'est à ce premier pharaon qu'elle est attribuée - il faut franchir un sas étroit aux parois lustrées,
et avancer entre deux rangées de colonnes qui pour primitives qu'elles soient n'en sont pas moins impressionnantes. Comment ces colonnes ont-elles été édifiées ? Les pierres transportées ? Les cannelures sculptées ? Ces aspects techniques m'importent moins que leur couleur, leur rondeur, leur douceur. L'oeil à défaut de la mains les caresse avec tendresse.
On connaît le nom de celui pour lequel a été édifiée cette pyramide. On connaît aussi le nom de celui qui en fut le concepteur : Imhotep ! Architecte génial, élevé au rang de vizir, médecin, initiateur du culte d'Osiris. Cet homme avait décidément beaucoup de talents et j'aimerais bien en savoir un peu plus sur lui...
Le musée de Saqqarah porte effectivement son nom, mais il rend surtout hommage à Jean-Philippe Lauer, l'égyptologue alsacien, ce qui paraît justifié car sans l'un comment aurions nous connu le travail de l'autre ?
Une pyramide, un musée, soit ! Mais le plus beau et le plus émouvant à Saqqarah ce sont certainement les mastabas. ces monuments "funéraires" que les pharaons, mais également les nobles, les hauts dignitaires faisaient édifier de leur vivant pour préparer leur voyage vers l'au-delà.
J'ai bien failli ne pas entrer dans ces mastabas, tant je craignais l'atmosphère confinée. Mais non ! Des lucarnes permettent un éclairage zénital discret mais suffisant. Et une fois à l'intérieur ce n'est qu'émerveillement. Toutes les parois sont décorées de bas-reliefs d'une finesse et d'un poli extraordianaire, d'une précision inouIe; les scènes qui nous parlent le plus sont, c'est évident, les scènes de la vie quotidienne : navigation, à voile ou à rame, pêche, chasse, travaux agricoles ... les positions des oies, des boeufs sont parfaitement réalistes, leurs images comme saisies sur le vif. Ces fresques autrefois peintes (il reste encore quelques traces) sont autant de livres ouverts sur la vie des Egyptiens du 3e millénaire avant notre ère ! Fascinant !
Comme il est interdit de photographier, il faudra vous contenter des images que vous pourrez glaner sur le net.
Le site proposé par le ministère de la cuture est particuièrement bien fait. Un peu compliqué de naviguer dedans, mais cela vaut la peine d'essayer.
Pour les photos des bas-reliefs, un autre site :
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