Pour les fans de Durrell, aller à Alexandrie c'est essayer de retrouver les traces de son roman dans la ville à défaut d'en retrouver l'ambiance. La quête est vaine, mais elle permet de se fixer un objectif pour visiter la ville.
Sur la place Saad Zaghloul, la statue de celui qui mena la première révolution égyptienne (1919) et n'a cessé pas la suite, de lutter pour l'indépendance de son pays est toujours là. Haut perché sur son socle il a vraiment fière allure. Déporté à trois reprises par les Anglais, il n'a pas cédé pour autant, mais qui se souvient vraiment de lui ?
La façade de l'hôtel Cécil qui donne sur la place a été repeinte de neuf, et une fois franchie la porte à tambour, l'ascenseur qui mène au bar du premier étage est certainement le même qu'au temps de Durrell. Le Club France-Egypte donnait une soirée dans les salons de l'hôtel, soirée précédée d'une conférence sur le thème de l'avenir financier de l'Egypte par un éminent professeur de l'Université du Caire. J'aurais sans doute bien fait d'assister à cette conférence car l'avenir économique de l'Egypte en l'absence totale de touristes paraît bien sombre; le tourisme en effet constitue sa première ressource en devises.
Les très belles boiseries orientales de la pâtisserie Trianon située à quelques pas de la place, sont certainement les mêmes qu'au temps de Durrell. La vitrine de l'entrée présente un assortiment de gâteaux et confiseries irrésistibles et d'ailleurs je n'ai pas résisté.
L'endroit est calme, animé juste ce qu'il faut pour ne pas s'y ennuyer, le café est délicieux et les pâtisseries finalement plus légères qu'elles n'en ont l'air. Elles ont surtout un petit goût de l'Alexandrie d'autrefois.
Une illusion passagère, une réminiscence très localisée car l'Alexandrie de Durrell n'existe plus depuis longtemps et il est vain de s'obstiner à en retrouver le parfum. A moins d'avoir, comme moi, le goût des belles ruines.
Sinon, pour vous consoler, il vous faudra vous plonger (ou replonger) dans la lecture du Quatuor d'Alexandrie.
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