26 août 2015

En Route pour la gloire

Encore une séance de rattrapage sur le cinéma américain .


Le film de Hal Ashby n'est pas si vieux (2003) mais je l'avais manqué au cinéma. Dommage parce que cette biographie du début de la vie de Woodry Guthrie  (entre Oklahoma et Californie) nous en apprend beaucoup sur le chanteur lui-même et sur l'Amérique des années 30.

Au début des années 30, Woody laisse derrière lui femme et enfant, mais aussi la misère et les nuages de poussière de l'Oklahoma  pour  aller chercher fortune ailleurs et le voici "hobo", sur le toit d'un train, avec des milliers d'autres migrants aussi désargentés que lui. On le voit ensuite dans les camps de cueilleurs de fruit, bousculé par les métayers et les policiers; sans lâcher sa guitare il a vite fait d'improviser  une chanson, qui devient consolation pour ceux qui l'entourent autant que chant de ralliement pour ceux qu'elle incite à rejoindre les syndicats dans l'espoir de faire entendre leur voix.

Ni stress ni paillette, ni contrat mirobolants pour ce chanteur engagé dont le film retrace le parcours en même temps que l' histoire sociale d'une certaine Amérique, celle des laissés pour compte du rêve américain.

Le rapprochement avec les personnages de Steinbeck dans Les Raisins de la colère est évident, comme sont évidentes les références aux pbhotographes de la FSA (Dorothy Lange, Walker Evans etc. ) Qui s'en plaindrait puisque c'est, en grande partie, ce qui fait le charme du film : l'impression d'évoluer en territoire familier.

Rien de très sophistiqué dans les paroles et la musique de Woody Guthrie. A mes oreilles sa voix paraît souvent bien nasillarde. Mais si j'ai plaisir à écouter ses chansons, c'est pour ce qu'elles représentent : l'illusion qu'avec quelques mots et quelques notes, on allait changer le monde. C'est bien ce que suggère l'étiquette collée sur sa guitare, non ? 

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