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Detroit apparaît ainsi comme la ville de toutes les hypothèses, de tous les possibles. Un levain pour l'imagination.
Que devient une ville dont tous les enfants ont disparu ?
Un vieux conte allemand, celui du Joueur de flûte de Hamelin, apparaît en filigrane dans le récit sans pour autant le structurer puisque Thomas Reverdy choisit de multiplier les personnages et donc les points de vue.
Un jeune ingénieur français vient d'arriver à Detroit pour y diriger un vague projet automobile; le regard qu'il pose sur la ville est partagé entre l'effroi, l'exaspération et l'attirance. L'inspecteur Brown, flic à l'ancienne qui n'a pas totalement perdu l'espoir de résoudre l'enquête sur la disparition des enfants, se noie dans la paperasse pour essayer de les retrouver. Et quand on l'appelle pour vérifier l'identité d'un gamin que l'on a retrouvé mort au bord d'un terrain vague, il est plus motivé que jamais. Les liens entre les différents personnages, une serveuse de bar, la grand-mère d'un des gamins, est assez ténu j'en conviens - et les énumérations sans fin dont l'auteur ne semble pouvoir se passer m'ont passablement exaspérée - mais le roman ne cherche pas à passer pour un roman policier, ni même un roman avec une intrigue serrée; c'est plutôt un roman d'atmosphère comme le titre le suggère. Et sur ce plan-là le roman est vraiment réussi. Le froid, la neige, l'obscurité surtout conviennent bien à Detroit, où les seuls lieux où l'on échappe à l'angoisse et à la solitude sont les bars. Un livre à lire bien au chaud chez soi, un verre de bière (ou de whisky ! ) à la main.
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