Un film de Jia Zhang Ke ça ne se rate pas. J'ai donc été voir
Au delà des montagnes avec, entre autres, le souvenir de
Still Life ou de
Sin City.
Le regard que porte le cinéaste sur la Chine d'aujourd'hui est toujours aussi juste, aussi pertinent, aussi convaincant. Presque trop parce que son discours devient alors très démonstratif.
Au début du film, Tao, une jeune fille malicieuse hésite entre deux prétendants, l'un, modeste et sérieux, travaille dans une mine de charbon; l'autre, plus clinquant est déjà propriétaire d'une station service. La Chine laborieuse contre la Chine capitaliste; le raccourci est efficace mais un peu caricatural.
Jia Zhang Ke s'autorise ensuite une ellipse de 20 ans pour reprendre ses personnages au mitan de leur vie. De Lianzi, le mineur, on ne saura pas grand chose si ce n'est qu'il poursuit une vie laborieuse et qu'il est rattrapé par la maladie. Tao et Zang ont divorcé; leur fils vit avec son père, richissime mais exilé en Australie; élevé comme un enfant de parvenu, il a perdu tout contact avec la Chine, jusqu'à ne plus parler sas langue maternelle. Ce sont de toute évidence les conséquences de l'évolution de la Chine sur la deuxième génération qui préoccupent le réalisateur : comment peut-on à ce point s'éloigner de sa culture, de ses racines ?
Au delà des montagnes est certes un film intéressant, mais comme peut-l'être une démonstrations mathématique. Film à thèse plus que film simplement engagé. Pourtant les personnages nous touchent. Comme me touche l'idée que d'un choix initial dépend tout un destin.