13 février 2016

Black heritage in St Augustine

Ma façon d'apprendre une ville est un peu anarchique j'en conviens. Je préfère en effet me laisser guider par le hasard et découvrir ce qu'il y a à découvrir par moi-même plutôt que d'ouvrir un guide, de suivre une carte. Quelques regrets pour ce que je manque, mais tant de plaisir pour ce que je trouve. Seule.

 http://www.hmdb.org/marker.asp?marker=7580

Ainsi les 3 marches de brique, sur un lot vide de Gault Street dans le quartier Nord de St Augustine. Intriguant, non ? Le panneau qui surmonte les 3 marches me donne l'explication : c'est tout ce qui reste de la maison des Robertson, incendiée pour les punir d'avoir envoyé leur fils David à l'école. David était noir, l'école était blanche.

 http://www.waymarking.com/waymarks/WMB018_St_Benedict_the_Moor_Catholic_School_St_Augustine_FL

A Lincolnville, c'est un grand bâtiment passablement délabré, qui attire mon attention.  Un panneau indique ce qui s'est passé en 1916 : 3 nonnes, de l'ordre des Bénédictins ont été arrêtées pour avoir enseigné dans une école noire; elles étaient blanches et une loi passée en 2013 interdisait que des Blancs fassent la classe à des enfants noirs !


L'histoire de Saint Augustine se reconstitue ensuite d'elle-même. L'afflux de Noirs au Fort Mose alors sous domination espagnole; il leur suffisait de prêter allégeance à la couronne d'Espagne  et de se convertir au catholicisme pour être libres.  C'est donc ici qu'a été établie la première communauté de Noirs libres du continent en 1738.

Après la guerre civile, des esclaves libérés fondent la communauté de Lincolnville qui prospère tranquillement jusqu'au milieu du XXe siècle lorsque s'accentue la lutte pour les droits civils menée par le Dr Robert Hayling, un dentiste. Marches de protestation, sit-ins, boycotts, tous les moyens pacifiques sont utilisés, néanmoins les affrontements sont parfois violents; ainsi lorsque des Noirs essayent d'aller se baigner sur la plage réservée aux Blancs - la si belle plage d'Anastasia ! - ils sont violemment bousculés par des militants ségrégationnistes et la police est obligé d'intervenir tout aussi violemment pour séparer les deux groupes et empêcher ceux qui ne savaient pas nager de se noyer.


Les lois ont été votées, le temps a passé, les passions se sont apaisées, mais rien n'a semble-t-il été oublié.

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