28 juillet 2016
Viva
Comment, sur un sujet qui pourrait être scabreux, faire un film intelligent en équilibre fragile entre comédie et tragédie, un film aussi divertissant qu'émouvant ?
On est à Cuba, royaume de la débrouille et l'on suit un jeune homme, nommé Jesus (!) qui met des bigoudis sur les têtes des vieilles dames et coiffe les perruques d'un artiste travesti. Ce qui lui permet tout juste de survivre. Il fait ses premiers essais sur scène mais son père, inopportunément sorti de prison, ne voit pas les choses de la même façon. Son père est un ancien boxeur qui a eu son heure de gloire mais n'est plus qu'un alcoolique autoritaire et violent.
La trame est peut-être convenue, car la relation père-fils a déjà alimenté plus d'un scénario (je pense entre autres à Billy Elliot), mais c'est la façon dont le réalisateur traite le sujet qui fait tout l'intérêt du film.
En effet Paddy Breathnach - qui n'est pas cubain - ne se contente pas de suivre le fil de la relation entre le père et le fils, il montre la vie à Cuba, la difficulté de la vie à Cuba alors que chacun est démuni de tout; il montre la terrible solitude de ce jeune homme, trop gentil pour résister aux pressions de son voisinage ou de son père; il montre la solidarité qui malgré tout permet de maintenir un lien social; il montre tout simplement la force de vie et la soif d'amour qui permet de rester debout et de trouver finalement sa voie (et, en l'occurrence, sa voix !)
Le film doit beaucoup à l'interprétation, toute en finesse et en sensibilité du jeune acteur Hector Medina qui se sort avec grâce des scènes les plus difficiles.
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