24 mai 2018

La Révolution silencieuse

La révolution n'est certainement pas dans la forme de ce film, d'un classicisme quasi désuet, mais qui s'accorde bien avec le propos : dans le Berlin des années 50, avant la construction du mur, on pouvait encore circuler entre l'Est et l'Ouest, à condition bien sûr d'avoir ses papiers en règle et un bon prétexte. C'est à l'occasion d'une escapade de ce genre que Kurt et Théo, adolescents en fin de parcours scolaire, entendent parler du soulèvement de Budapest et de sa répression par l'armée soviétique.

Mais la vraie révolution dont parle le film, c'est celle de ces lycéens qui décident de marquer par le silence leur réprobation des événements et doivent alors affronter les autorités politiques qui n'entendent pas classer l'affaire.


Pressions et menaces, climat de suspicion, délations, petites et grandes lâchetés : forts de leur innocence, les adolescents,  et les spectateurs avec eux, mesurent à quel point la liberté de penser, la liberté de parler - ou de se taire - étaient alors empêchées sous le régime soviétique.

De l'histoire ancienne ?  Pas tant que ça parce que le film montre aussi bien toute la difficulté qu'il y a à démêler le vrai du faux quand la presse est jugulée, la radio interdite et la propagande omniprésente. Mais est-ce plus facile de démêler le vrai du faux dans un monde où l'information est surabondante et où chacun s'exprime à tort et à travers ?

Le film de Lars Kraume est une incitation à se poser la question. Mais par qui sera-t-il vu ? Sans doute pas par les accros de Twitter et autres réseaux sociaux qui confondent l'info et la rumeur, quand ce n'est pas l'info et le mensonge ! 

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