Avant d'être canadien, Richard Wagamase est ojibwé. Sa culture d'origine est celle de ce groupe autochtone d'Amérique du Nord, qui comme les Navajos, les Cherokees et tant d'autres ont subi la violence de ceux qui prétendaient les "dé-ensauvager" et leur imposer leur propre culture.
Jeu blanc est un roman, mais qui a valeur de document autant que de biographie puisque c'est sa propre histoire, certes transposée, que raconte l'auteur.
On retrouve bien sûr les thèmes récurrents de la littérature indienne, l'enfance au plus près de la nature, l'éloignement et l'expérience de ces pensionnats, tenus par des religieux où tout est fait pour briser les enfants, pour les couper de leurs racines. Ce qui permet à Saul, le jeune ojibwé, de s'en sortir c'est le hockey sur glace, un sport pour lequel il se révèle particulièrement doué. Mais quel que soit son talent, il reste, aux yeux des Blancs, un indien, un être inférieur.
Il y a sans doute quelques pages un peu trop précises et franchement trop longues sur les subtilités du jeu du hockey, mais le destin de cet enfant ojibwé est suffisamment prenant pour que l'on suive avec intérêt ses efforts pour améliorer son jeu, sa résistance aux difficultés qui ne cessent de l'entraver, et avec passion son courage, sa droiture, ses exigences, avec émotion enfin le récit de ses échecs.
Le livre une fois terminé, reste à chercher ce qu'Internet peut nous apprendre sur l'auteur, dont la vie se révèle tout aussi passionnante que celle de son personnage.
Reste encore à chercher d'autres livres de Richard Wagamese : Les étoiles s'éteignent à l'aube sans oublier ceux qui ne sont pas encore traduits.
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