03 juillet 2018

Retour à Bollene

Encore un film instructif, dont l'intention première est de témoigner et de faire réfléchir. Didactique bien sûr, mais, dans le genre, assez réussi.
Nassim était un gamin intelligent. Il a fait des études, obtenu un diplôme, mais pas de travail. En France !  Parce que du travail, il en a trouvé ailleurs, en Arabie Saoudite; il s'est expatrié et semble bien parti pour réussir sa vie. A l'occasion d'une fête familiale, il revient au pays, à Bollène, une municipalité tenue par la Ligue du Sud. Il revient dans sa famille, accrochée à sa culture comme l'huitre à son rocher.


Il y a bien des façons d'aborder ce film, la première consistant à ne considérer que l'aspect politique, c'est à dire la façon dont sont traités les musulmans en France dans une municipalité d'extrême droite qui supprime les cours d'alphabétisation et ne se soucie pas plus d'améliorer l'habitat que de multiplier les emplois. 
Mais au delà de ce premier discours, il y a aussi une réflexion sur l'émancipation en général, ce qui fait qu'un individu lambda s'interroge sur les liens qui l'asservissent, sur les valeurs qu'on lui a inculquées, sur les préjugés qui l'empêchent d'avancer pour trouver sa propre voie. Il est indéniable que l'expatriation est un facteur favorable de l'émancipation. S'éloigner de ses origines, géographiques et culturelles, permet de prendre du recul et de faire des choix, ceux d'un individu libre et autonome. Cela vaut pour Nassim, mais pas seulememt : tous ceux qui à un moment ou un autre, se sont écartés de leur classe sociale, de leur religion, de leur culture, de la voie déjà tracée,  peuvent se reconnaître dans le cheminement de Nassim. Un cheminement souvent douloureux, mais nécessaire.



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