Voilà au moins un roman qui m'aura appris ce que j'aime vraiment en littérature. Après Maida est un bon livre, qui plaira j'en suis certaine, à de nombreux lecteurs, bien que le thème principal - le deuil - soit un peu tristounet. Je l'ai lu sans déplaisir, mais hélas sans passion.
Le personnage de Gene, veuf éploré - un peu mais pas trop - est pourtant parfaitement campé. Sa femme, la Maida du titre, est morte et il doit rédiger une oraison pour la cérémonie organisée un an plus tard à titre de commémoration. C'est l'occasion pour lui de replonger dans ses souvenirs : sa rencontre avec Maïda, sa relation le plus souvent houleuse avec sa fille, et l'amitié indéfectible d'Ed et Gayle, une traversée de vie et un présent vaguement cahotique dont l'amour ou au moins le sexe n'est pas totalement absent. Ce que Katharine Dion raconte, c'est donc l'histoire d'un individu, d'un groupes d'individus plus exactement; c'est bien observé, bien mis en scène, les dialogues sont parfaits, le passage du temps, les attentes, les déceptions, les malentendus ... un très bon roman donc pour ceux que la découverte de la psyché des autres passionne.
Mais ce qui manque à ce roman, c'est, à mes yeux, une dimension sociale. Ces individus ne représentent rien d'autres qu'eux-mêmes et ne nous disent rien, ou si peu de la société dans laquelle ils vivent, des courants, des forces qui la traversent. J'avais parfois l'impression de lire un manuel de psychologie. Coince entre anamnèse et introspection, j'ai fini par m'ennuyer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire