10 juin 2023

Burning days


 Se poser des questions tout au long du film, s'en poser encore après. C'est dire si le film est trouble et ambigu. Le jeune procureur fraîchement nommé dans un village perdu  d'Anatolie, est pourtant bien décidé à ce que la loi soit respectée et l'emporte désormais sur les traditions. Mais il se heurte dès le départ à deux clans ennemis dont il peine à discerner les motivations, malgré une écoute attentive. Quels sont les enjeux des luttes de pouvoir entre les traditionalistes peu soucieux d'écologie regroupés autour du maire et le journaliste qui réclame une gestion de l'eau moins destructrice pour la nature. Qui sont les bons ? Qui sont les méchants ? Rien de moins évident ! D'autant qu'une plainte a été portée pour le viol d'une jeune gitane, croisée par le procureur au cours d'une nuit d'ivresse qui oblitère en partie ses souvenirs. Et si le coupable c'était lui ? Et si l'alibi fourni par le journaliste n'était au fond qu'une tentative de manipulation ? Bien que procureur, l'homme n'en est pas moins faillible .... 

De façon assez remarquable le réalisateur entraîne le spectateur dans un dédale de possibilités avant de boucler son film par une chasse à l'homme qui  rappelle forcément la chasse au sanglier du début, aussi bruyante que sanglante. Une conclusion d'un pessimisme total puisque le réalisateur semble dire que ce sont toujours les méchants qui gagnent.  Et gagneront tant que les potentats en place seront réélus. Un film peut-être plus politique qu'il n'en a l'air !


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