29 décembre 2023

Blackbird, Blackberry


 Des films géorgiens, il n'en passe pas tellement sur les écrans français. Et celui-ci est assez étonnant. Ethéro est une femme de 48 ans, bien en chair pour ne pas dire grosse, célibataire pour ne pas dire vieille fille, déterminée pour ne pas dire acariâtre. Difficile à aimer ? Pas tant que cela parce que très vite on a pour Ethero le regard amoureux de Mourmanne, un livreur qui s'attarde dans sa boutique. Il faut dire qu' Elene Naveriani, la réalisatrice sait parfaitement mettre en valeur le corps d'Ethéro, dont les proportions font irrésistiblement penser aux femmes peintes ou sculptées par Botero. Mais Ethéro pourrait aussi bien être un personnage peint par Edward Hopper, en particulier lorsqu'elle est assise, seule dans sa boutique, filmée en plan américain sur fond de couleur vert (ou rouge ?) ... Image de la solitude. Mais une solitude choisie, sans rien de larmoyant. D'ailleurs Ethéro a des "amies", dont la vie conjugale et amoureuse est plus ordinaire, mais ce sont de vraies pestes et c'est à leurs sarcasmes que l'on perçoit la force morale et l'exigence de liberté d'Ethero, qui n'a que faire des rumeurs et des convenances. Observer un merle, manger des mûres, faire l'amour, tout pour elle est affaire de sensualité. Et de volupté. 

Féministe Ethéro ? Je n'en suis pas certaine, ou alors sans le savoir. Mais la réalisatrice l'est certainement pour avoir dressé un aussi beau portrait de femme. 


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